Xandros, gOS, Linpus : Linux à l'assaut des PCs économiques

L’Everex Green gPC TC2502 et l’Asus Eee PC sont les portes drapeaux d’une nouvelle génération d’ordinateurs économiques. Leur point commun ? Linux y remplace Windows

Proposer des PCs économiques et prêts à l’emploi, voilà une problématique sur laquelle planchent tous les constructeurs. Si le prix des composants n’a jamais été aussi bas, il y a un poste sur lequel les intégrateurs ne peuvent rogner : le coût de la licence de Windows. Or, avec les environnements graphiques Gnome, KDE, XFCE ou Enlightenment, Linux est devenu une alternative crédible – et quasi gratuite – aux systèmes d’exploitation Microsoft.

La seule faiblesse des distributions Linux réside dans les éventuelles difficultés d’installation que l’utilisateur pourrait rencontrer, difficultés souvent liées à la non reconnaissance de certains périphériques exotiques. Cet écueil tombe lorsque le constructeur se charge lui même d’adapter la distribution à une machine spécifiquement conçue pour Linux.

Fort de ce constat, c’est toute une gamme de PCs ultra économiques qui commence à faire son apparition sur le marché. Everex a ouvert la voie avec son Green gPC TC2502, disponible pour seulement 200$. Asus a suivi avec son ultra portable Eee PC (de 300$ à 500$). Et contre toute attente, le succès est au rendez-vous. Depuis, les autres constructeurs alignent des machines identiques sur les rangs (parfois dans la précipitation). Mais quid de Linux dans tout cela ?

Red Hat : le précurseur

Le projet OLPC (One Laptop per Child) promet de mettre l’informatique à la portée de toutes les bourses. Le système d’exploitation utilisé se base sur la Fedora (un projet communautaire, subventionné par Red Hat). Ambitieux, il offre une interface simple d’accès et très novatrice. Hélas, cette particularité (et les faibles spécifications de l’ordinateur) réduit l’accès à l’immense logithèque du monde Linux (près de 2.000 applications GTK/Gnome sont référencées sur GnomeFiles et plus de 3.000 sur KDE-Apps). Le projet OLPC suit donc une voie prometteuse, mais également difficile.

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L’OS de l’OLPC

gOS : la surprise

Jamais une distribution Linux ne sera passée aussi vite de l’ombre à la lumière. Faisant mentir ceux qui affirmaient que ce système n’était pas prêt pour le marché grand public, gOS (basé sur Ubuntu) est plutôt bien pensé. L’environnement graphique Gnome cède la place à Enlightenment, plus léger et à l’interface particulièrement réussie. L’intégration d’outils bien connus du monde Windows (Firefox, Thunderbird, OpenOffice.org et Skype) permet à l’utilisateur de prendre rapidement ses marques. La présence de liens pointant vers les services de Google apporte un avantage tangible face aux autres systèmes d’exploitation du marché (c’est simple, mais encore fallait-il y penser). Au final, la seule faiblesse de cet OS réside dans sa distribution : il doit une grande partie de son succès à son intégration au sein des machines du constructeur Everex, machines qui ne sont diffusées aujourd’hui qu’aux États-Unis.

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gOS

Xandros : une large diffusion

En distribuant son Eee PC dans le monde entier, Asus a probablement fait de la Xandros la distribution Linux desktop la plus utilisée au monde. Une bonne affaire pour ce produit basé sur une Debian. Xandros n’en est cependant pas à son coup d’essai, puisque son système a été construit sur les cendres de Corel Linux. L’environnement graphique KDE est exploité avec astuce : une interface par onglets propose un accès simplifié aux applications. C’est sans conteste une innovation importante. La logithèque de base est classique : Firefox, OpenOffice.org, Skype… Et c’est bien là que le système pèche : les équivalents KDE de ces applications (Konqueror, KOffice et… Skype) auraient eu le mérite d’apporter une plus grande cohérence à l’ensemble, tout en demandant moins de ressources. L’interface « playskool » ne plaira pas non plus à tous les professionnels, tout comme l’absence d’un bureau classique (qui peut toutefois être activé manuellement).

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Xandros

Linpus : l’outsider

Linpus Linux Lite est une distribution Linux qui n’est rattachée à aucune machine en particulier. Elle se veut une alternative au système proposé sur l’Eee PC. L’affichage simplifié est toujours de la partie, mais un simple clic permet de basculer vers le bureau traditionnel de KDE, dont certaines fonctionnalités – par exemple les widgets – sont ici bien exploitées. C’est un plus indéniable pour les utilisateurs avancés, même si nous doutons que ce seul élément puisse assurer le succès de ce produit, qui aura fort à faire avec la concurrence.

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Linpus

De fait, la communauté n’a pas attendu pour adapter les distributions Linux existantes à l’Eee PC (et par extension aux futures machines ultra économiques). Tout un écosystème d’OS aux noms évocateurs commence à faire son apparition : eeeXubuntu, DebianEeePC, Geeentoo, eeeDora, Mandreeeva… Nombre de ces distributions adoptent l’environnement graphique XFCE, apprécié pour sa légèreté et la simplicité de son interface. Certaines vont même jusqu’à proposer des effets 3D à faire palir Vista.