La NSA et le GCHQ aident à renforcer la sécurité de Tor

Les services de renseignement cherchent à la fois à trouver des failles dans le réseau Tor… et à les combler. Une situation ubuesque, provoquée par le fait qu’ils l’utiliseraient régulièrement.

Dans une interview accordée à la BBC, Andrew Lewman, responsable du projet Tor (un réseau sécurisé et anonyme très populaire), est revenu sur l’évolution de ce projet et sur les tentatives faites par les services de renseignement dans le but d’en affaiblir l’efficacité.

Il estime que Tor est utilisé quotidiennement par environ 2,5 millions d’utilisateurs. Le réseau comprend environ 6000 relais présents dans 89 pays. Le logiciel Tor Browser a été téléchargé 150 millions de fois au cours de la dernière année.

Les services de renseignement en renfort

Concernant les opérations des services de renseignement visant à trouver des failles exploitables dans Tor, Andrew Lewman souligne l’ironie de la situation : « C’est assez amusant, car il s’avère que le GCHQ s’appuie fortement sur Tor pour mener ses opérations. Vous pouvez donc imaginer une partie du GCHQ tentant de briser Tor, et une autre essayant de s’assurer qu’il n’est pas cassé. »

Une situation qui est visiblement identique dans d’autres agences de renseignement. Andrew Lewman indique ainsi que les espions britanniques comme américains font remonter régulièrement des rapports de bugs aux responsables du projet Tor et soulignent les problèmes de design du logiciel, permettant ainsi de renforcer le niveau de sécurité de cette offre.

Bien entendu, toutes ces contributions sont faites de façon totalement anonyme.

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