Alcatel place la convergence fixe mobile au coeur de son activité

La convergence fixe mobile se précise. Disposer d’un seul téléphone, d’un seul numéro, d’une seule facture? et ce, pour tous les usages est de moins en moins un mythe

Paris – Les Français sont friands de téléphonie mais ils aiment aussi réaliser des économies. La téléphonie mobile est un secteur en perpétuelle évolution, 3G, Super 3G, et dans un futur proche la 4G. Dans le même temps, le fixe évolue avec la VoIP ou encore le Wi-Fi. Très vite, ces deux univers vont se rapprocher: Neuf Cegetel lance actuellement un service fixe-mobile et Orange est sur le point de faire de même avec HomeZone (lire nos articles). Pour les opérateurs, l’enjeu est critique. Notamment pour les spécialistes du fixe, harcelés par la concurrence. Comme l’explique le responsable de la convergence fixe mobile d’Alcatel, Nicolas Macouroff :« Les opérateurs fixes, font l’objet d’une pression croissante de la concurrence. Les revenus liés au fixe sont en baisse et le coût de la minute a chuté de 50% ». Ce modèle est donc sur le déclin. La concurrence des opérateurs alternatifs comme Free mais aussi celle des câblo-opérateurs ou de sociétés surfant sur la vague de la VoIP entame la part de marché des acteurs traditionnels. Sans oublier les géants du Net comme Google (qui a récemment présenté son projet de réseau Wi-Fi dans la ville de San Francisco) ou les MVNO comme Debitel ou Virgin Mobile qui n’ont pas les bras en croix en attendant que cela se passe. Pour le représentant d’Alcatel, « les nouveaux opérateurs proposent des services directement en concurrence avec les abonnements classiques. En conséquence, la convergence devrait permettre aux opérateurs fixes de se différencier, et donc d’alléger cette pression. » La convergence en ligne de mire L’objectif n’est pas lunaire, et pourtant le défi technologique devrait entraîner des changements importants pour les consommateurs. L’ambition d’Alcatel est d’aider sa clientèle, les opérateurs, à « transformer l’offre de service pour être plus concurrentielle, l’idée étant de proposer des offres nouvelles, difficiles à mettre en place par un opérateur alternatif. Car ces nouveaux services induisent une transformation des réseaux. » Sur ce point, Alcatel insiste sur son rôle d’intégrateur, rappelons que dans le cas de son partenariat avec BT, le groupe a procédé à l’intégration complète du nouvel écosystème. Chez Alcatel, deux architectures tiennent un rôle prépondérant dans le déploiement de la convergence: le NGN pour New Generation Network procède à la transformation de la voix sur IP plutôt que par l’intermédiaire d’un réseau commuté ce qui induit une réduction des coûts sur fixe. Seulement, il y a un bémol, dans le cas d’une architecture NGN on ne peut pas parler de vraie convergence puisque les données passent par une gateway et un serveur d’appel. Reste que cette solution permet une évolution en douceur et plus progressive vers des services à 100% convergents. L’architecture NGN est déjà déployée, et dans ce domaine Alcatel est bien positionné. En Chine par exemple, le groupe a déployé le premier réseau NGN fixe en terme d’abonnés, et il s’est aussi illustré aux USA avec l’opérateur T-Mobile qui a procédé à la mise en place du plus important réseau NGN mobile des Etats-Unis. Plus récente, l’architecture IMS pour IP multimédia Subsystem, est la solution standard qui permet la communication indépendamment du type d’accès. L’IMS commence à être testé par des opérateurs. Interrogé pour connaître les noms de ces derniers, le responsable d’Alcatel n’a pas souhaité répondre. L’on sait juste que BT propose depuis un an le BT Communicator à ses abonnés BT ADSL. Ce service de l’opérateur britannique permet de s’adonner à la VoIP. La connexion au service se fait en protocole SIP (Session Initiation Protocol) et depuis février 2,5 millions de personnes ont téléchargé le client (proche de Skype) proposé par l’opérateur. D’après Nicolas Mercouroff :« la migration vers l’IMS ou le NGN ne doit pas être drastique, par exemple T-Mobile change ses commutateurs mobiles pour graduellement transformer le transport de la voix. Le groupe change aussi les serveurs d’appels. Par exemple, on peut commencer par déployer du code serveur Alcatel capable de faire des sessions Mutimedia sur IMS. L’IMS est la solution idéale pour la VoIP, mais il ne s’agit pas d’en faire l’unique, notre but n’est pas de forcer l’utilisation de cette structure. » En guise de conclusion, l’on peut simplement dire que l’approche d’Alcatel est basée sur la combinaison des différents services. A l’instar de ce qui se fait en informatique, l’ambition du groupe est de proposer une architecture ouverte à ses clients. Libre à eux de proposer ou non des services convergents à forte valeur ajoutée. Première concrétisation avec Orange

La filiale de France Télécom et Alcatel ont annoncé ce mardi le lancement de HomeZone avant la fin de l’année, peut-être dès le début du quatrième trimestre. Homezone est un service de communication convergent fixe/mobile, utilisant un terminal bimode GSM/WiFi VoIP qui va évoluer vers la plate-forme Windows Mobile pour offrir les fonctionnalités de smartphone. Orange proposera un combiné mobile GSM Wi-fi à un prix proche de 100 euros. Selon l’opérateur et Alcatel, ce combiné sera capable de passer sans coupure (hand over) d’une communication GSM à une communication Wi-fi. Une première selon les deux groupes.