Repenser le multicloud

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IDQL IAM multicloud

Les entreprises doivent aujourd’hui gérer des ensembles complexes de services et de charges de travail réparties sur des sauvegardes cloud diverses et des sites périphériques. Cette dynamique changeante affecte tant l’emplacement que la méthode de déploiement pour les charges de travail dans le cloud, ainsi que le nombre d’offres à prendre en compte.

L’approche multicloud n’est pas nouvelle – 87 % des entreprises européennes utilisent depuis longtemps déjà plusieurs plateformes de cloud public (Forrester) et les entreprises déplacent des charges de travail vers les infrastructures des hyperscalers depuis plus d’une décennie. Plus récemment, des options plus efficaces sont apparues, offrant des coûts plus bas, une plus grande agilité et une plus grande simplicité pour accueillir de nouvelles charges de travail et aussi compléter les charges existantes.

Bien qu’il puisse sembler fastidieux de naviguer entre les différentes offres de cloud computing afin de trouver la meilleure combinaison pour répondre aux besoins de l’entreprise, les bénéfices peuvent, eux, s’avérer rapides à constater et exponentiels, au même titre que les charges de travail. Au lieu de déployer arbitrairement des charges de travail sur n’importe quel cloud disponible, il est grand temps de penser sous le prisme de la charge de travail elle-même, et donc au système le plus efficace à utiliser pour chacune d’entre elles.

Mais quels sont les indices, les pré-requis pour configurer au mieux un système multicloud, notamment en prenant en compte les différentes typologies de charges de travail et en prenant en compte les besoins de l’entreprise et de ses clients ?

Pré-requis n°1 – De la simplicité et une grande facilité d’utilisation pour les développeurs

Les entreprises semblent (re)découvrir que l’expérience des développeurs – et leur productivité – est aussi essentielle au succès de l’entreprise « dans le cloud » que des éléments fondamentaux tels que la mesure de la performance, la sécurité, la gestion des coûts, la qualité du service et l’empreinte globale de l’entreprise. Il est temps d’acter qu’un recentrage sur les développeurs et leur expérience est un élément essentiel d’une configuration multi-cloud efficace pour l’entreprise.

Les développeurs sont le moteur de l’économie numérique moderne et ont besoin que les plateformes sur lesquelles ils déploient leurs applications soient faciles à utiliser, simples et programmables. Une offre efficace et utile pour les populations IT doit comprendre des boîtes à outils ouvertes, des API, un PaaS facilement intégré, des modules complémentaires tiers pré-intégrés et un support technique réactif, certifié et compétent.

Pré-requis 2 : Transparence des coûts et flexibilité

Du fait de pressions économiques croissantes et aussi de prévisions toujours incertaines à la mi-2023, les entreprises de toutes tailles cherchent à réduire les coûts autant que possible. Aussi, beaucoup choisissent le cloud pour rationaliser leurs coûts. Les dépenses mondiales des utilisateurs finaux en matière de services de cloud public devraient atteindre près de 600 milliards de dollars cette année (Gartner).

Un chiffre qui rappelle l’importance de faire gagner ces plateformes en intelligence, mais aussi les choix et les politiques des entreprises elles-mêmes. Et pour cela, la réponse est sans aucun doute le multi-cloud. L’adoption de cette approche permet de réellement dimensionner les solutions aux charges de travail qui occupent l’entreprise, en les multipliant donc. Cela permettra également à l’entreprise de travailler au mieux avec ses équipes réseau et de développement pour leur permettre de développer en toute autonomie et de réduire les coûts en cloisonnant les charges de travail et donc les fournisseurs.

Les offres de cloud à rechercher pour des charges de travail de simple doivent avoir un tarif établi, des environnements ouverts pour les développeurs – leur permettant d’être simplement augmentés et réduits à la demande – et des points de présence (PoP) mondiaux. Les charges de travail qui peuvent facilement accumuler des coûts élevés en raison d’un taux de sortie important requièrent une grande capacité de calcul, une faible latence et un vrai travail sur l’output, à l’instar des jeux et de la diffusion vidéo en continu. Ici, un couplage avec un CDN pourra atténuer cette pression sur les réseaux et permettre une mise à l’échelle efficace aux heures de pointe.

De même, certaines charges de travail n’ont pas besoin d’une plateforme cloud toujours active, d’où une offre scalable et sans engagement. Dans cette catégorie, on retrouve, comme les tests de charge, le traitement des données, le transcodage et la reprise après sinistre…

Pré-requis 3 : il ne faut pas oublier la performance !

Il est essentiel pour les entreprises de veiller à ce que l’environnement d’informatique cloud fonctionne efficacement à tout moment et en tout lieu. Les performances peuvent influencer la perception des clients et avoir un impact direct sur les résultats de l’entreprise.

On considère aujourd’hui deux types de charges de travail, dont une catégorie requiert davantage de performance de calcul que sont : le traitement des données, la communication en temps réel, les mises à jour des scores en direct, la diffusion vidéo en continu et la distribution d’API.

Ces charges de travail ont souvent un impact immédiat sur la performance globale, mais la pression est là : les consommateurs ne sont pas disposés à tolérer des décalages ou de longs temps d’attente. Aussi, le modèle doit ici s’adapter pour permettre une forte intensité de performance, avec un routage Internet optimisé et une latence faible grâce à l’inter-connectivité.

Pré-requis 4 : des possibilités de mise à l’échelle et des charges sécurisées

Les plateformes cloud doivent aujourd’hui avoir absolument une portée mondiale, une capacité de réseau sortant importante et des fonctionnalités de protection des données puissantes pour suivre la croissance rapide des charges de travail et des volumes de données, ainsi que la complexité des applications des entreprises.

De plus, les entreprises doivent être en mesure de faire évoluer instantanément leurs applications pour répondre à la demande et aux différentes zones géographiques sur lesquelles elles sont présentes, avec des ressources de calcul et de stockage locales. La capacité à distribuer les charges de travail en périphérie est également cruciale.

Les menaces de cybersécurité continuent d’affecter toutes les entreprises et les cybercriminels ciblent les faiblesses de l’informatique dématérialisée pour les exploiter. Toutes les applications d’entreprise – telles que les systèmes de RH, de paie et de messagerie électronique – ainsi que les sauvegardes et tous les outils qui facilitent la collaboration interne et l’interaction humaine à grande échelle sont à risque en matière de cybersécurité et de violations potentielles.

Une récente enquête d’Aqua Security révélait d’ailleurs la grande faiblesse des systèmes Kubernetes face aux tentatives de violations.

Aussi, l’un des fondements à garder en tête pour tout choix est le modèle Zero Trust. Plus qu’un type de stockage, ce modèle garantit que les utilisateurs aient des accès encadrés, permettant d’atténuer l’impact que les cyber-menaces peuvent avoir au sein d’une organisation.

En adoptant une approche axée sur la charge de travail, sans négliger leur sécurité et leur performance, il n’est pas nécessaire d’adapter les besoins de l’entreprise aux offres d’un fournisseur unique. Cette approche permet de donner la priorité à l’entreprise elle-même et ses clients, en ayant recours aux meilleurs fournisseurs du marché pour une tâche donnée. Le multi-cloud est synonyme de simplification – en tout cas il doit être ainsi défini.


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Vice-Président Régional
Akamai
Jérôme Renoux est Vice-Président Régional chez Akamai
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