BlackBerry attaque Facebook pour violation de brevets, WhatsApp et Instagram ciblés

BlackBerry poursuit Facebook pour violation de brevets dans le domaine des services de messagerie.

Lassé après plusieurs années de dialogue infructueuses avec Facebook, BlackBerry passe à l’offensive avec le dépôt d’une plainte contre le numéro un des réseaux sociaux pour violation de brevets dans le domaine des services de messagerie électronique.

La plainte déposée auprès du tribunal du district de Los Angeles, est accessible en ligne. Dans ce dossier de 117 pages au format pdf, la firme de Waterloo cible plus particulièrement les applications de partage de photos et de vidéos Instagram et de messagerie WhatsApp, les taxant de «retardataires dans le monde de la messagerie mobile».

Il faut dire que BlackBerry Messenger (BBM) avait été un moyen très précoce d’échanger du texte et des photos.

Mais, avec plus de 2 milliards de personnes qui se connectent à son réseau social chaque mois, Facebook a réussi à imposer ses services tels que WhatsApp (1,5 milliard d’utilisateurs actifs par mois selon les données de décembre 2017 de Statista) et Instagram, qui revendique plus de 800 millions d’utilisateurs actifs par mois.

Au prix « d’une atteinte à notre propriété intellectuelle », estime de son côté BlackBerry. Si aucun montant n’a pour l’heure été précisé, il est clair que BlackBerry cherche une mesure d’injonction et requiert des dommages et intérêts pour perte de profits.

En effet, selon BlackBerry, Facebook a recours à « un certain nombre de fonctionnalités innovantes de sécurité, d’interface utilisateur et de fonctionnalité qui ont fait des produits BlackBerry un succès critique et commercial en premier lieu ».

40 000 brevets pour Blackberry

De son côté, Facebook, par la voix de Paul Grewal, son avocat général, ne mâche pas ses mots : « Le costume de Blackberry reflète tristement l’état actuel de son activité de messagerie. Après avoir abandonné ses efforts pour innover, Blackberry cherche maintenant à taxer l’innovation des autres. Nous avons l’intention de nous battre. »

Dans ce mano a mano, la société canadienne espère toujours trouver un terrain d’entente avec le groupe de Mark Zuckerberg, comme en témoigne cette déclaration : « Nous avons beaucoup de respect pour Facebook et la valeur qu’ils accordent aux capacités de messagerie, dont certaines ont été inventées par BlackBerry. En tant que leader de la cybersécurité et des logiciels embarqués, BlackBerry est d’avis que Facebook, Instagram et WhatsApp pourraient faire d’excellents partenaires dans notre mouvement vers un avenir solidement connecté, et nous continuons à tenir cette porte ouverte à eux. »

Un tel terrain d’entente avait été trouvé avec Qualcomm l’an passé, ce dernier ayant accepté de verser 940 millions de dollars à BlackBerry. Cela n’empêche d’ailleurs pas les deux groupes de collaborer autour de la voiture connectée. Annoncée en décembre dernier, il s’agit « d’une collaboration stratégique pour développer et produire des plateformes automobiles de pointe pour la prochaine génération de véhicules connectés ».

Fort de 40 000 brevets, BlackBerry cherche à persuader de nombreux groupes de payer des redevances pour l’exploitation de ceux-ci.

Illustration en octobre 2017 avec le fabricant de smartphones d’entrée de gamme Blu basé en Floride avec lequel un accord a été noué, après que celui-ci ait été poursuivi pour violation de brevets.

(Crédit photo : @Shuttershock.com)