Cloud : le Pentagone suspend l’attribution du contrat à 10 Md$

Donald Trump a demandé au secrétaire à la Défense, Mark Esper, d’étudier les accusations de favoritisme qui pèsent sur le contrat JEDI. Amazon est ciblé.

Le Département de la défense des États-Unis (DOD) a décidé de suspendre le processus d’attribution de son méga-contrat de fourniture de services cloud.

Des changements à la tête du ministère ont précipité cette décision.

Le secrétaire à la Défense Mark Esper, qui a pris ses fonctions le 23 juillet 2019, va étudier plus avant les accusations de favoritisme, a annoncé jeudi 1er août le DOD.

Cette décision a été prise après une intervention expresse de Donald Trump. « Je reçois d’énormes plaintes au sujet du contrat avec le Pentagone et concernant Amazon […] Elles disent que ce n’était pas une offre concurrentielle », a déclaré fin juillet le président américain. « Je vais demander de regarder ça de très près pour voir ce qui se passe. »

AWS et Microsoft Azure seuls en lice

Le contrat JEDI (Joint Enterprise Defense Infrastructure) du Pentagone sera attribué à un seul prestataire. L’enjeu : 10 milliards de dollars sur 10 ans.

De quoi attirer les poids lourds américains des services cloud.

Google, cependant, a jeté l’éponge dès octobre 2018, estimant n’avoir « pas reçu l’assurance » de la confirmité de ce contrat avec ses « principes en matière d’intelligence artificielle ».

Oracle et IBM, quant à eux, n’ont cessé de dénoncer un mode d’attribution jugé inéquitable. Sans convaincre, jusqu’ici. Oracle, s’estimant injustement écarté de l’appel d’offres, a déposé plainte l’hiver dernier. Mais un juge fédéral a rejeté ses arguments mi-juillet. Laissant Amazon Web Services (AWS) et Microsoft Azure seuls en lice.

Tous devront patienter pour savoir quelle suite sera donnée au contrat JEDI.

Le Département américain de la défense n’a pas livré d’échéance.

« Le secrétaire Esper s’est engagé à garantir que nos combattants disposent des meilleures capacités, y compris d’intelligence artificielle, pour rester la force la plus létale au monde, tout en protégeant l’argent des contribuables », a déclaré Elissa Smith, une porte-parole du Pentagone, comme l’a relevé Politico. Mais « aucune décision ne sera prise sur le programme [JEDI] tant que l’examen du dossier ne sera pas terminé », a-t-elle ajouté.

Guerre d’influence ou simple communication ?

(crédit photo © shutterstock)