Un développeur obligé de passer un test improvisé pour entrer aux US

Un développeur nigérian a été obligé de passer un test pour entrer aux Etats-Unis. Le service d’immigration doutait de ses compétences en informatique.

Donald Trump souhaite renforcer les contrôles aux frontières, notamment dans les aéroports. Il semble que les autorités en charge de l’immigration aient pris ces consignes très au sérieux, faisant preuve dans certains cas d’un excès de zèle. En France, le cas de l’historien Henry Rousso, retenu plusieurs heures en raison de « l’inexpérience » d’un agent, a été largement médiatisé.

Mais le cas de Celestine Omin mérite tout autant d’être relaté. D’origine nigériane, ce développeur se rendait aux Etats-Unis après avoir été repéré et embauché par Andela, une structure fondée par Mark Zuckerberg et Priscilla Chan. Cette organisation a pour but d’aider les développeurs africains à travailler avec des grands acteurs IT américains, comme Facebook.

Un test d’informatique improvisé sur Google ?

Invité par le bureau new-yorkais d’Andela, il arrive le 26 février dernier après 24 heures de vol. Disposant d’un visa de courte durée, il passe 20 minutes à attendre son tour avant de passer les formalités d’immigration. Et, là, un agent lui pose des questions sur la raison de son entrée sur le territoire américain. Après plusieurs réponses, il est alors dirigé dans une pièce pour un entretien plus poussé. Après une heure d’attente, un agent aux frontières lui demande sur un ton accusatoire : « votre visa stipule que vous êtes développeurs logiciels, est-ce exact ? ». Celestine Omin répond par l’affirmative.

A ce moment-là, l’agent du CBP (Customer and Border Patrol) lui tend un papier comprenant 10 questions liées à l’informatique. Parmi elles, deux lui sont revenus en mémoire dans sa retranscription de l’affaire sur LinkedIn : « Écrire une fonction pour vérifier qu’un arbre binaire de recherche est équilibré » et « Qu’est-ce qu’une classe abstraite ? Et quand en avez-vous besoin ? ».

Le développeur avoue qu’en ayant peu ou pas dormi pendant le vol, il n’a pas pu répondre à la première question. Les agents des frontières n’étaient par ailleurs pas très convaincus par ses autres réponses. Dans son récit et avec le recul, Celestine Omin pense que ce quiz a été improvisé en se basant sur des éléments piochés sur Google par des agents non compétents en informatique. L’objectif étant de le confondre pour lui interdire l’entrée aux Etats-Unis.

Finalement, un autre agent a téléphoné à Andela pour confirmer l’identité et les compétences de l’ingénieur logiciel. Celestine Omin est alors autorisé à entrer sur le sol américain même si les autorités restent dubitatives quant à sa qualité de développeur. Une déconvenue qu’il n’est pas prêt d’oublier.

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