Eric Amram (Evenium) : « Nous mettons de l’intelligence dans l’organisation des évènements »

Silicon.fr : Qui sont vos clients ?

Eric Amram : Tout type d’industrie qui éprouve le besoin d’organiser des évènementiels en interne. La crise leur impose aujourd’hui plus d’efficacité et moins de paillettes. Les évènements sont là, et les entreprise veulent développer plus d’interactivité.

Il y a trois forces directrices des évènements dans l’entreprise : la direction générale, les clients emmenés par le marketing – nos interlocuteurs sont majoritairement marketing et communication -, et les RH, pour attirer des talents et les fidéliser, écouter et réagir.

De plus en plus, c’est le participant qui fait l’évènement, et de plus en plus sous la forme de petits ateliers et moins de plénières. L’évènement est aussi un laboratoire d’expérimentation pour les entreprises, pour sortir les gens de leur organisation et reconstruire autre chose le temps de l’évènement.

Il est étonnant de constater le gouffre qui sépare l’organisation d’évènements en France et dans les pays anglo-saxons !

En effet, le marché français est en retard sur le marché anglo-saxon. Retard dans les usages : par exemple aux US l’utilisation d’un réseau social dans le cadre professionnel devient naturelle. C’est un facteur d’usage et de culture. En France, la bascule sur les réseaux sociaux n’est pas complète sur le professionnel.

Retard également avec l’adoption très rapide aux US des applications mobiles. C’est pourquoi nous visons l’internationalisation, en offrant plusieurs langues et monnaies. Et nous venons d’ouvrir notre filiale US, à San Francisco.

Notre solution permet de vérifier qui a des amis communs, de briser la glace, d’aller plus rapidement et plus en profondeur dans la relation, de poster un message et le partager, de récupérer et publier un slide en temps réel, avec les commentaires, l’audio, partagés, force énorme pour les organisateurs.

Nous croyons également dans l’interaction des gens présents et des groupes. Un évènement sert toujours à quelque chose, à faire passer un message et à faire du business, qui doivent être concrétisés par un face à face.

L’organisation d’évènements ne devrait-elle pas être partie des solutions de CRM ?

Le CRM est en cours d’implosion, les réseaux sociaux et usages personnels remettent en cause la frontière de l’entreprise. Facebook n’est-il pas un CRM externalisé ?

Vous venez le lever 1,2 million d’euros, plus particulièrement pour financer votre internationalisation. Dans le même temps, vos deux concurrents américains ont levé chacun 130 et 80 millions de dollars ! Le différentiel est quand même incroyable…

Rappelons d’abord les ordres de grandeur. Quand aux US on lève 10, en Europe on lève 1. C’est aussi une question de rentabilité. Nous nous sommes lancés très tôt, avec une solution proche du terrain et très opérationnelle.

Nous n’avons plus le besoin de construire notre offre, et nous développons nos produits sur nos fonds propres. Notre enjeu porte sur notre déploiement à l’international et sur de nouveaux marchés. Et nous n’avons pas d’équivalent sur la partie mobile.

Quant à notre axe de développement, il porte sur la digitalisation des évènements physiques. Et au delà de la technologie, nous développons les usages. Par exemple, la possibilité de prendre la parole révolutionne l’évènement. Avec ConnexMe, nous offrons dès aujourd’hui la capacité de capter la présentation, l’audio et l’interaction du groupe.

Photo source © Eric Amram, Evenium