Etude : les PME ont une confiance limitée dans l’économie numérique

Seulement 54 % des sociétés considèrent que l’informatique peut augmenter leur chiffre d’affaires

Lorsque les sondeurs se penchent sur les besoins en informatique des PME et TPE, cela donne des résultats surprenants. L’institut Ifop a établi avec Risc Group un baromètre auprès de 602 dirigeants d’entreprises afin de recueillir leur perception et usages de l’informatique.

Premier constat, les nouvelles technologies n’ont pas tant que cela le vent en poupe chez les dirigeants malgré les multiples efforts du gouvernement dont le fameux Passeport pour l’économie numérique lancé en novembre 2006. Selon les chiffres officiels (à fin 2006), si 80% des TPE sont équipées en informatique, 700.000 très petites entreprises ne sont pas connectées au Net. Un chiffre colossal.

Pire. Un quart des entreprises interrogées ne font pas le rapport entre la technologie numérique et l’accroissement de la productivité. Et seulement 54 % des sociétés considèrent que l’informatique peut augmenter leur chiffre d’affaires. Selon l’étude, les investissements sont avant tout affectés au remplacement de matériel défectueux ou obsolète (62% et 47% des interrogés). La majorité des PME estime que leur équipement informatique est adéquat…

Les entreprises (42%) pointent également un manque d’information, notamment dans la sécurité informatique. Un constat qui s’explique fatalement selon Loïc Pequignot, PDG de Risc Group par le manque de connaissances en sécurité informatique : « Ilfaut une prise de conscience sur la notion de sécurité en entreprise. C’est à nous d’évangéliser pour sensibiliser tous les acteurs ». Une annonce qui pointe les manques en matière de pédagogie sur la sécurité.

Le baromètre Ifop/Risc group tente de quantifier ces besoins en apportant un éclairage sur les intérêts des entreprises. Pour Frédéric Micheau, directeur des études Ifop : « Avec 42 % des sociétés qui souhaitent être plus informées sur la sécurité, on note que ce domaine est leur premier domaine d’intérêt« .

Des besoins, de la curiosité, mais qui devra jouer le rôle du professeur ? Les professionnels débattent. Pour certains, les FAI ont un devoir de pédagogie, d’autres pointent du doigt les pouvoirs publics. Franck Mazeau, responsable des ventes France de Panda Security est clair, il revient aux éditeurs de sécurité de tenir ce rôle : « Nous avons relevé en 2007 plus de malwares que pendant ces 15 dernières années. La prise de conscience est incontournable, et c’est à nous de l’initier. Le problème c’est seulement lorsque la maison brûle que l’on appelle les pompiers. Personne ne pense à se prémunir avant« .

Certaines sociétés semblent faire un calcul simple, elles équilibrent entre la facilité d’utilisation de l’informatique et la sécurisation de leur système. Un ratio qui souvent ne va pas dans le sens d’une meilleure connaissance des outils de sécurité. Certains éditeurs semblent donc vouloir se tourner vers la pédagogie. Pour sa part, Risc Group compte éditer prochainement un Livre blanc sur l’information en matière de sécurité.