Hadopi : Nicolas Sarkozy veut arrêter le vol au supermarché de la création

Le chef de l’Etat recevait artistes, cinéastes et producteurs en faveur de la protection des droits des industries culturelles. Il a réaffirmé le besoin de réunir des Etats généraux de la création.

Nicolas Sarkozy témoigne une nouvelle fois de sa position face à la question de la protection des droits des contenus culturels sur Internet. Le président de la République après une période de silence sur le sujet que l’on pourra qualifier de relativement longue, s’exprime à nouveau sur l’épineuse question des droits d’auteurs et de la loi Création et Internet ( Hadopi ).

Recevant une soixantaine d’artistes, le chef de l’Etat a pu confirmer ses engagements en faveur de la protection des ayants droit. Une position qu’il confirme après le rejet par le Parlement de la loi Hadopi contre le piratage sur internet.

Nicolas Sarkozy a rappelé : « qu’il n’était pas décidé à légaliser le vol au supermarché de la création et que les règles sur le droit de propriété devaient être respectées, même sur Internet ». Dans le même temps, il a promis de convoquer dans les mois à venir la réunion d’Etats généraux afin d’évoquer notamment la thématique du piratage industriel. Il devrait aussi aborder les questions des droits d’auteur face aux nouvelles technologies, de la reproduction d’œuvres en très grandes quantités par l’Education nationale ainsi que de la « dimension européenne du problème « . Tout un programme.

De leur côté, les associations ripostent à la riposte graduée. L’UFC-Que Choisir, l’ISOC, la Quadrature du Net, le SAMUP (Syndicat National des Artistes Interprètes et Enseignants de la Musique et de la Danse de France ) et la plate-forme « Pour le Cinéma » ont signé une lettre ouverte aux parlementaires français afin de « s

élever contre ce projet de loi dangereux et obsolète, pour les citoyens comme pour les artistes. Ce projet de loi ne poursuit qu’un objectif : maintenir sous perfusion le modèle de vente de copies de CD et de DVD ou leurs ersatz numériques, s upports de plus en plus déconnectés des nouveaux usages du public« .

Presque un brûlot contre le projet de loi Création et Internet qui : « résulte d’une conception archaïque de notre société et de l’économie numérique« .

Nouvelles oppositions de styles donc à propos d’une loi qui soulève toujours autant d’interrogations chez les ayants-droits comme chez les internautes. Les échanges « d’amabilités » devraient, quant à elles, se terminer peut être le 29 avril, lorsque le projet de loi sera une nouvelle fois voté à l’Assemblée nationale.