La dématérialisation fiscale demeure l'exception

400 millions d’euros, 29 % de taux de croissance de prévision… La dématérialisation des factures se poursuit. Mais la dématérialisation fiscale, qui élimine totalement le papier, demeure rare.

Et l’Europe ?

Cette démarche s’arrêterait-elle aux frontières nationales ? Aujourd’hui, les entreprises mettent en place –ou non– des stratégies diverses, au niveau de leurs relations avec leurs partenaires européens. Un quart des organisations indique avoir déjà initié des projets en 2009. Coté client, la moitié des projets sont gérés à partir de la France, et 34 % pays par pays, avec des plates formes multiples. Parmi ceux-ci, seuls 15 % sont coordonnés. Et ce taux double chez les fournisseurs, qui doivent suivre des projets menés par leurs différents clients.

De fait, la dématérialisation fiscale au niveau européen est loin d’être simple. En effet, « il n’y a pas d’harmonisation réelle des pratiques fiscales », rappelle Hélène Mouiche. Résultat : les entreprises qui mettent en place un système en France, peuvent se heurter à des obligations légales différentes dans un autre pays. Autre souci : l’absence de standard technique européen. « Même pour l’EDI, il existe plusieurs standards, par pays ou par secteur d’activité », précise Hélène Mouiche. Les discussions sont en cours…

Un marché éclectique

En soutien des entreprises, la préoccupation de pouvoir se déployer au niveau européen semble avoir été prise en compte par les prestataires du secteur. Les deux tiers d’entre eux annoncent déjà suivre leurs clients à travers l’Europe, soit via des filiales, soit en passant par des partenariats avec des acteurs locaux de la dématérialisation. D’ailleurs, près de la moitié envisage de faire des achats d’ici 2011.

Pour l’instant, le marché de ces prestataires est très éclectique, car ils proviennent de métiers différents et offrent des solutions variées. Les acteurs spécialisés dans l’éditique, comme StreamServe, ont étendu leur prestation à la gestion des factures sortantes. Les factures rentrantes, sont captées par des acteurs de la dématérialisation et de l’automatisation comme ReadSoft. Esker ou Ariba proposent la gestion de la totalité du processus, en mode SAAS.

Autre clé d’entrée : la gestion de la chaîne achat/règlement voit l’arrivée d’offres d’acteurs comme Baseware, ou Hubwoo. Les opérateurs de services, comme Accelya, ou B-process gèrent des plates-formes de facturation. Autres acteurs : Atos Worldwide, ou Orange Business Services, qui traitent les flux dématérialisés. Sans oublier les spécialistes de l’EDI, tels Edicom ou Seeburger…Pour les deux années à venir, à en suivre les projections du cabinet Markess, ils se partageront un marché qui va encore croître de 29 %.

UN SALON DÉMAT DÉBUT DÉCEMBRE Les 1er et 2 décembre prochains, le salon Demat’Expo se tiendra à la Grande Arche de la Défense. Cette sixième édition de la manifestation réunit 80 exposants et 120 conférenciers. Juridique, technique, innovation, outils,… le salon entend développer toute l’actualité de la dématérialisation.