La vente par téléchargement, un nouveau « business model » ?

De plus en plus de fournisseurs se fient à la vente par téléchargement. Avec des éditeurs réputés, tels que Symantec mais aussi bien avec certains ‘blogs’, des revendeurs optent pour ces solutions

« Le marché du téléchargement se développe très vite. Bien qu’inégal en Europe, il offre de bonnes perspectives d’avenir« . Valérie Brunhes, directrice commerciale ‘consumer‘ Europe du Sud de Symantec, explique ainsi le virage que prennent certains distributeurs pour vendre des logiciels ou autres contenus numériques en ligne via téléchargement.Si on peut percevoir une évolution des mentalités vis à vis des canaux d’achat des consommateurs, il faut toutefois noter des différences selon les pays d’Europe:

« En Italie par exemple, on achète toujours en magasin, il y a un besoin fort de vente physique. A l’inverse, les Pays-bas, plus encore que la France, connaissent une tendance marquée: c’est presque 70 % des achats qui s’orientent en faveur du téléchargement« .

Cette disparité oblige certains fournisseurs à avancer à tâtons et à tenter des expériences limitées dans le temps, souvent avec des offres de divertissement.

Preuve en est, ce vendredi 19 septembre, Canal+ fait un premier pas décisif pour décrisper les appréhensions de l’industrie envers le téléchargement. Le film français ‘Disco’ sera le premier à faire l’objet d’une sortie simultanée en DVD et en téléchargement sur CanalPlay, le service vidéo en ligne de la chaîne. Cet enrichissement de l’offre de téléchargement répond aux tendances du marché, à l’inverse des logiques répressives obnubilées par le piratage.

De plus, certains professionnels du secteur sentent bien qu’il s’agit là d’une lame de fond. Selon la Fédération de l’e-commerce et de la vente à distance (FEVAD), les ventes sur Internet ont augmenté de 30 % au premier semestre 2008. Dans un contexte de ralentissement global de l’activité économique française, le commerce sur Internet semble ne pas connaître la crise, en dépit de l’inflation. En chiffres, ce sont plus de 10 milliards d’euros qui ont été générés lors des six premiers mois de l’année.

Cette logique d’ouverture a été assumée depuis 2002 par la société française Nexway. Pour son p-dg, Gilles Ridel, le commerce digital est une véritable manne. « En étant partenaires des éditeurs de jeux, de logiciels ou des e-commerçants tels que la Fnac.com ou Darty, nous proposons de nouveaux modes de consommation. Les consommateurs sont en avance sur le marché; ils ont intégré depuis bien longtemps l’achat en ligne.L’évolution doit maintenant venir des professionnels« .

Un secteur florissant puisque Nexway affiche 30 millions d’euros de chiffre d’affaires selon son président et une hausse de 100 % depuis ses 6 années d’existence. Elle a ainsi pu se développer en Europe et élargir son éventail de clients.

Cette évolution doit néanmoins subir l’épreuve du « tout public » et sortir du divertissement. Ainsi, Francis Ingrand, directeur du pôle informatique de Nexway, confirme que « la société s’appuie sur deux jambes : les logiciels et les jeux vidéos. Mais même en matière de jeux, on s’oriente vers des jeux accessibles à tous ou du « casual gaming« . Il s’agit donc d’une solution d’avenir« .

De nouvelles pistes restent à explorer, comme celle notamment des blogs. De nombreux ‘bloggers’ vont chercher à monétiser les audiences de leurs pages autrement que par des revenus publicitaires. De nouveaux modèles semblent donc déjà en marche…