Oracle et l »open source’ : acquisition de Sleepycat et Berkeley DB

Le géant des bases de données a mis à exécution sa stratégie d’acquisition d’acteurs de l »open source’. Il vient d’annoncer le rachat de Sleepycat Software et de sa base de données embarquée Berkeley DB

Avec plus de 200 millions de déploiements dans le monde, Berkeley DB est probablement la base de données ‘open source’ embarquée la plus répandue dans les distributions de Linux, en particulier celles destinées aux appareils périphériques.

La technologie Berkeley DB est par exemple intégrée dans Linux, BSD Unix, Apache, OpenLDAP et OpenOffice. On la retrouve aussi dans des applications commerciales, comme les ‘smartphones’ de Motorola basés sur Linux. Sleepycat Software distribue sa base de données sous deux formes : tout d’abord avec une licence commerciale (Motorola), mais aussi sous un mode ‘open source’ avec sa licence Sleepycat Public Licence (distributions Linux). Oracle a indiqué que Berkeley DB va compléter son offre sur le marché des bases de données mobiles et embarquées. La base de données ‘open source’ va donc rejoindre Oracle Lite pour les appareils mobiles et la base de données de haute performance en mémoire Times-Ten. Oracle consolide l’open source

L’éditeur l’avait annoncé il y a quelques jours (

lire notre article), qu’après les méga acquisitions de ces dernières années, il recentre sa stratégie de croissance externe sur des structures plus petites, et en particulier des éditeurs de solutions open source. On attendait cependant une autre annonce comme premier signe de cette stratégie, l’acquisition d’un JBoss ou d’un Zend par exemple. En revanche, le rachat de Sleepycat entre dans une logique de positionnement de l’éditeur sur le marché des bases de données, où il occupe largement la première place. On pourra cependant et légitimement s’inquiéter du devenir de ces acteurs de l’open source lorsqu’ils entreront dans le giron d’Oracle ? L’éditeur va-t-il maintenir une forte activité de développement, d’agrégation et de validation auprès de la communauté open source ; ou lorsqu’il aura intégré les technologies acquises, ne risque-t-il pas de se retourner vers une approche plus commerciale ? L’open source présente un double avantage, communautaire et d’innovation. Mais si les géants de l’industrie du logiciel prennent en main par les acteurs de référence de l’open source, le modèle du libre pourrait bien au final en prendre un coup ! Les acquisitions d’Oracle dans les prochains mois seront à ce titre observées à la loupe, moins les conditions des acquisitions elles-mêmes, que ce que le géant des bases de données en fera. En revanche, le rachat de Sleepycat Software est le signe qu’un certain nombre d’acteurs de l’open source ont atteint un très haut niveau de maturité, ce qui en fait des proies intéressantes et un moteur externe d’innovation pour les acteurs historiques de l’informatique et du logiciel.