Pourquoi Apple rachète 100 milliards de ses propres actions

Si son iPhone X se vend davantage que les précédents modèles, la question reste lancinante : quelle innovation pour relancer la machine Apple ? Les 100 milliards de rachat d’actions sonne comme une réponse : pas de plan B pour le moment.

« Les clients choisissent l’iPhone X plus que tout autre iPhone ».  Le satisfecit est signé Tim Cook, PDG d’Apple. Pourtant, avec 52,2 millions d’unités écoulées au deuxième trimestre, en hausse de 3 %, les résultats ont déçu les analystes qui en attendaient au moins…53 millions.

Côté revenus, la division smartphone, toutes gammes confondues, a généré 38 milliards $, 14% de plus qu’il y a un an. Elle reste de très loin la première activité d’Apple  devant les services (Apple Store Music et iCloud), les Mac et les iPad pour un total de 61,1 milliards $ et des profits de 13,8 milliards $ ce trimestre, en croissance de 25%.

Des chiffres à donner le tournis mais qui n’élude pas LA question qui taraude les investisseurs : comment limiter la dépendance d’Apple à son smartphone vedette ? 

100 milliards de rachat d’actions

En guise de réponse, Tim Cook a choisi de ne pas répondre sur la « roadmap produits »mais sur le terrain financier avec un rachat de 100 milliards $ de ses propres actions, la plus grosse opération jamais effectuée par une société américaine. Depuis 2012, la Pomme a déjà réalisé cinq opérations de ce type pour un total de 275 milliards $. 

Si aucun calendrier n’a été communiqué, l’opération devrait prendre du temps selon les engagements du directeur financier, Luca Maestri. Pour les actionnaires, cette raréfaction des actions disponibles sur le marché devrait, mécaniquement, en augmenter la valeur. C’est le calcul qui guide ce type d’opération.

Ce rachat massif est la conséquence directe d’une nouvelle loi fiscale qui  permet de rapatrier la  trésorerie placée hors des Etats-Unis contre une taxe forfaitaire de 15,5%. Une mesure qui avait engagé Apple à rapatrier les 269 milliards $ détenus hors des frontières. 

Amadouer les actionnaires avec une hausse de 16% du dividende ce trimestre est l’autre partie de la réponse de Tim Cook. Pour le moment, la diversion fonctionne : Apple reste la première capitalisation boursière mondiale et l’action a gagné plus de 19 % sur un an.

Jusqu’ici tout va bien mais les actionnaires ont la mémoire courte et rien ne dit que cette opération saura lever leur inquiétude sur le moyen terme.