Telegram se cherche un modèle économique au-delà de la pub

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Telegram Premium fera ses débuts ce mois-ci. Du prix de l’offre à son contenu, que sait-on ou suppose-t-on à l’heure actuelle ?

Telegram Premium ? C’est pour ce mois-ci, nous assure-t-on. Au menu, « davantage de fonctionnalités, de vitesse et de ressources ». Et une promesse : ce qui est gratuit le restera.

Cet engagement n’est pas nouveau. Telegram l’avait déjà formulé fin 2020,  tandis qu’il annonçait l’arrivée prochaine d’une offre payante.

Une première étape avait été franchie fin 2021, avec l’ouverture d’une plate-forme publicitaire. Aujourd’hui encore en phase de test, elle permet de diffuser des messages sponsorisés (160 caractères maximum) dans les canaux publics qui comptent au moins 1000 abonnés. Les annonceurs peuvent choisir leurs canaux ou les cibler par langue et/ou sujet. Il est toujours question de partager, à terme, les revenus avec les propriétaires des canaux.

« Telegram devrait avant tout être financé par ses utilisateurs », explique Pavel Durov, cofondateur et principal dirigeant de l’entreprise. Telegram Premium est censé en être l’emblème. De là à savoir ce que contiendra l’offre, l’intéressé en dit peu. Ces dernières semaines, on a toutefois entrevu divers indices, sur les versions bêta de l’application. Par exemple, sur iOS, des autocollants et des émojis de réaction « premium ». Et sur macOS, un créateur d’avatars.

Une liste a filtré, avec un certain nombre de fonctionnalités. Parmi elles :

– La prise en charge de fichiers jusqu’à 4 Go (contre 2 Go actuellement)
– Des téléchargements plus rapides
– La transcription des messages audio
– La suppression de la publicité
– Effectivement, des stickers et des émojis spécifiques
– Des avatars animés
– Des fonctions supplémentaires de gestion des discussions
– Et un certain nombre de plafonds doublés : 20 dossiers, 200 discussions par dossier, 10 autocollants favoris, etc.

Telegram Premium : moitié prix par rapport à Signal ?

On a récemment eu la confirmation – ou presque – pour les fichiers de 4 Go. En l’occurrence, une annonce sur le canal Telegram de l’API destinée à construire des bots. L’information : il ne sera bientôt plus possible de stocker les valeurs des champs file_size (taille des fichiers) dans un entier de 32 bits. Un changement « nécessaire pour prendre en charge les fichiers de 4 Go que pourront envoyer certains utilisateurs ».

Telegram bot

Récemment également, on a découvert une probable modification à venir pour le message qui s’affiche au premier lancement de l’application. Fini le « gratuit pour toujours », place au « stockage cloud illimité ».

Pour ce qui est du prix, on a vu circuler une estimation à 5 $/mois. Depuis peu en circule une autre : 4 $/mois. À comparer aux 10 $/mois de Signal.

Telegram fait actuellement l'objet d'accusations concernant la communication de données à la police allemande. En toile de fond, des suspicions de terrorisme et d'abus sur mineurs.

« À ce jour, nous avons divulgué 0 octet de données utilisateurs à des tiers, y compris aux gouvernements », maintient Telegram. La politique de confidentialité comprend néanmoins une réserve. En cas d'ordonnance de tribunal pour suspicion de terrorisme, l'entreprise peut être amenée à fournir, aux autorités compétentes, des adresses IP et des numéros de téléphone. « Jusqu'ici, cela ne s'est jamais produit », clame-t-elle. Sa promesse - faite à l'été 2018 - de publier des « rapports de transparence » semestriels ne s'est toujours pas concrétisée.

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