Une mise en faillite pour Nortel ?

L’équipementier canadien est au plus mal

Nortel, le fleuron de l’économie canadienne envisage-t-il une procédure de mise en faillite ? C’est ce que croît savoir leWall Street Journal qui ne cite pas ses sources. Néanmoins, si un porte-parole de l’équipementier télécoms affirme qu’« aucune procédure de faillite n’est imminente », plusieurs conseillers juridiques ont bien été embauchés. Ces derniers pourraient plancher sur la question.

Il faut dire que Nortel n’est pas en grande forme. Loin de là. Frappé par la tempête financière (son action a fondu de 95% en 11 mois) et par le recul de ses activités en Amérique du Nord, le groupe affiche au 3e trimestre une perte de 3,2 milliards de dollars, contre un bénéfice de 27 millions de dollars l’année précédente, à trimestre comparable. Cette perte fait directement suite au déficit de 113 millions de dollars du trimestre précédent.

Le chiffre d’affaires atteint 2,32 milliards de dollars, soit une baisse de 14% par rapport au troisième trimestre de l’année 2007.

Un plan (tardif ?) de restructuration a été annoncé en novembre. Il prévoit la suppression de 1.300 postes, soit 5% environ des effectifs. S’il échoue, la mise en faillite pourrait intervenir.

« Au mois de septembre, nous avions déjà signalé le ralentissement de l’économie. Depuis cette date, la situation économique s’est dégradée, accompagnée d’une très forte volatilité financière (…), ces deux phénomènes impactant Nortel et ses clients. » a expliqué Mike Zafirovski, p-dg de Nortel.

Ces trois dernières années ont été particulièrement critiques pour Nortel. Sur cette période, 4.000 postes ont supprimés. Contraint de réduire la voilure dans les secteurs optique et le transport, confronté à une réduction des investissements des opérateurs dans la 2G, Nortel projette de se tourner davantage vers le marché entreprises pour remonter la pente.

Mais le temps presse et la santé de Nortel se détériore rapidement. Une mise en faillite permettrait à Nortel de se protéger face à ses créanciers. Mais la mesure est violente et pourrait impliquer une sévère restructuration.

Selon le Wall Street Journal, l’équipementier a également envisagé de demander une aide gouvernementale, mais le contexte politique instable ne permet pas d’être optimiste.