Cloud de confiance : la vision environnementale du Cigref

Cigref référentiel cloud de confiance green

Le Cigref a retravaillé le volet « environnement » de son référentiel du cloud de confiance. Comment se présente-t-il désormais ?

Un cloud « de confiance », c’est quoi au juste ? Le Cigref a sa réponse, sous la forme d’un référentiel. Les exigences y sont présentées en deux niveaux : Safe (règles primordiales) et Trusted (règles renforçant le niveau Safe).

L’essentiel du socle est posé depuis la première version, publiée en mai 2021. La v2, parue en octobre 2022, avait ajouté quelques éléments. Notamment sur les questions de portabilité et de structure capitalistique des fournisseurs. Quelques critères avaient par ailleurs changé de catégorie. Par exemple sur la gestion des actifs : l’implémentation d’une procédure de marquage des informations impliquées dans la livraison du service cloud était devenue une règle primordiale.

Le principal apport de cette v2 fut néanmoins l’ajout d’un axe environnemental. On le retrouve dans la v3, tout juste mise en ligne. Mais il est réorganisé. Et ses critères constitutifs, réorganisés, en plus de faire l’objet de quelques précisions.

Un cadrage par normes ISO

Dans la v2, la norme ISO/IEC 30134-2, relative à la mesure du PUE (indicateur d’efficacité énergétique), apparaissait uniquement en note de bas de page. La voilà désormais dans le corps du texte, en accompagnement d’une règle de niveau Safe consistant à communiquer cet indicateur. Le Cigref recommande par ailleurs d’aller plus loin que le PUE, en communiquant si possible le GEC (coefficient d’énergie verte), l’ERG (facteur de réutilisation de l’énergie) et le CUE (indicateur d’efficacité carbone).

Autre norme mise en avant dans la v3 (et qui n’apparaissait pas dans la v2) : l’ISO 14069. Son objet : la quantification des émissions de gaz à effet de serre. Le Cigref en fait une règle de niveau Trusted, aux côtés du respect de la méthodologie ADEME pour l’évaluation de l’impact environnemental des services d’hébergement et de cloud.

Autres normes apparues dans la v3 : les ISO 140001 (gestion de l’impact environnemental) et 50001 (implémentation d’un système de gestion de l’énergie). Elles conditionnent un critère de niveau Safe, dans la section « eau et ressources abiotiques ».

Usage de l’eau et compensation carbone

Dans cette dernière rubrique, la v3 est plus précise sur certaines règles. Parmi elles, celle qui impose de communiquer le WUE (indicateur d’efficacité d’utilisation de l’eau). Elle inclut dorénavant davantage d’éléments, dont la quantité et le type d’eau utilisée et rejetée par les datacenters.

Davantage d’éléments, il y en a aussi sur la communication des mesures de compensation carbone. Le réréfentiel invite maintenant les CSP à spécifier leur trajectoire prévisionnelle.

Parmi les règles de niveau Safe qui n’ont pas changé, on aura relevé :

– Communication des émissions par emplacement géographique et des types d’énergie bas carbone / renouvelables utilisées
– Explication des techniques de refroidissement et de traitement de l’air
– Communication des politiques d’approvisionnement, de cycle de vie du matériel, de recyclage et de reconditionnement
– Récupération, autant que possible, de la chaleur fatale

Et parmi les règles de niveau Trusted :

– Mix énergétique inférieur à 100 g CO2e/KWh sur les réseaux électriques alimentant les datacenters
– Objectif de PUE de 1.3 en zones à climat chaud et de 1.2 en climat tempéré à l’horizon 2030
– Composants satisfaisant les standards d’écoconception (le Cigref mentionne le RGESN)
– Engagement à réutiliser, réparer ou recycler 100 % des équipements à l’horizon 2025
– Fournir aux clients un outil de mesure de l’impact environnemental de leur usage des services

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Illustration générée par IA