Global Crossing : patience, ou comment on peut sortir de l’ornière…

L’opérateur télécoms annonce un deuxième trimestre avec un Ebitda positif. La recette? Des économies un peu partout, des nouveaux clients pour une nouvelle offre ‘global IP’ et de nouveaux partenaires en indirect. La sortie du tunnel est là

Propriétaire de l’essentiel de son infrastructure réseau à l’international (160.000 km de fibre optique, soit presque 4 fois la tour de la planète !) , Global Crossing est né aux Etats-Unis en 1997, à l’ère euphorique des réseaux IP. Son réseau relie jusqu’à 600 villes dans 60 pays. Chiffre d’affaires : près de 2 milliards de dollars.

Le revers de fortune s’abat en 2001-2002 : alors que la filiale française s’ouvre, la compagnie doit procéder à un douloureux atterrissage jusqu’au redressement judiciaire (sous la protection du fameux chapitre 11, selon la procédure américaine). En février 2003, c’est le redémarrage sous contrôle. Il a fallu attendre cette année 2006 pour que le redressement financier soit avéré. En mai dernier, à la bourse de New York et à la City de Londres, l’opérateur (coté au Nasdaq) a redoré son blason en réussissant une augmentation de capital pour 371 millions de dollars, avec la contribution de ses principaux et fidèles actionnaires (notamment Telemedia, qui a maintenu sa participation à 7% du capital).

Ses grands clients ?dont Alcatel, ASM, Société Générale, BNP Paribas, Dante, SURFnet, CERN , HEAnet, Zodiac… ? sont rassurés. La clientèle est constituée, pour 36%, d’entreprises classées au ?Fortune 500′ (donc près de 400 très grands comptes internationaux) et de 700 opérateurs de réseau, opérateurs mobiles, FAI.

Août 2006: les chiffres audités du 2è trimestre, au 30 juin, sont encourageants. Pour la première fois depuis 7 trimestres, l’EBITDA (ou marge brute avant impôt et charges exceptionnelles) est revenu en positif. La perte nette s’est réduite à -17 millions sur ce trimestre, contre -45 millions au 1er trimestre.

Le chiffre d’affaires s’est établi à 461 millions de dollars (contre 456 millions au 1er trimestre. Le communiqué ne dit pas s’il y a eu progression par rapport au 2è trimestre 2005, sauf pour l’activité services aux grands comptes, transport de data pour opérateurs et partenaires en distribution indirecte : avec 299 millions, cette activité jouit d’une augmentation de +9% par rapport à 2005, même trimestre, et +5% par rapport au 1er trimestre 2006.

Sur quoi repose la confiance des dirigeants, comme Gary Breauninger (senior vice president, planning and business finance)? Sur quoi s’adossera un retour aux bénéfices au prochain semestre ? Réponse: sur l’élargissement du nombre des partenaires (ventes indirectes avec 14 grands partenaires en Europe, notamment) et sur le succès de l’offre de services « global IP » à l’international. Démonstration dans les 4 mois à venir…