Les Etats-Unis vont-ils perdre leur leadership technologique ?

Craig Barrett, le président d’Intel, avertit : entre la baisse de qualité de l’enseignement, l’outsourcing, la faiblesse des subventions gouvernementales dans les technologies et les stock-options, les Etats-Unis vont perdre leur supériorité technologique !

Craig Barrett fait feu de tout bois dans les milieux financiers new-yorkais. Selon lui, la guerre technologique se déplace. Le Japon ou l’Allemagne ne sont plus dans le jeu, les Etats-Unis doivent se préparer à affronter la Russie, la Chine et l’Inde !

Partant de ce constat, le patron d’Intel met en cause les politiques d’externalisation vers ces pays. Si la réduction des coûts est l’effet recherché, l’outsourcing aura rapidement pour effet de déplacer les compétences, et les cerveaux, vers les pays qui accueillent les entreprises technologiques.

Education et subventions, le gouvernement US en cause

L’éducation est mise directement en cause. Selon Craig Barrett, le système éducatif américain K-12 est l’un des pires au monde. Le système éducatif chinois ou indien pourrait à long terme, et même plus rapidement qu’on ne l’imagine, représenter un atout important dans ces pays? plus que la réduction des coûts recherchée actuellement.

En plus de la politique éducative, Craig Barrett met en cause directement la politique de subventions du gouvernement américain. Il souhaite que l’administration concentre son attention sur les sciences et les technologies.

« Pourquoi les USA subventionnent les industries du 19ème siècle plutôt que celles du 21ème ? » s’interroge-t-il, pointant du doigt les trois industries les plus subventionnées, l’agriculture, l’acier et le bois.

Libérer les stock-options

La doctrine américaine sur les stock-options est actuellement dominée par un groupe d’investisseurs influent, emmenés par Warren Buffet, qui y voient une forme de compensation qui pèse sur la trésorerie des entreprises et en réduit les profits.

Au contraire, Craig Barrett y voit un outil d’intéressement et de fidélisation des compétences. Cette approche a d’ailleurs été adoptée par la Chine afin d’attirer et de conserver les salariés de fortes compétences.

« J’essaie d’imaginer pourquoi la Chine communiste pense que c’est [les stock-options] une bonne idée, et pourquoi nous pensons que c’est une mauvaise idée…«