Orange voit son résultat net diminuer de 900 millions d’euros en 2014

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Les hausses d’abonnés Orange fixes et mobiles en France comme à l’international n’ont pas suffi à compenser un chiffre d’affaires en recul de 2,5% en 2014.

Le chiffre d’affaires d’Orange a poursuivi sa baisse en 2014 : il recule de 2,5% par rapport à 2013, à 39,45 milliards d’euros. Mais la baisse ralentit si on la compare aux 4,5% de recul qui séparaient les résultats de 2012 de ceux de 2013. Signe d’amélioration, le chiffre d’affaires est resté stable (-0,6%) au quatrième trimestre (hors impacts de la régulation) alors qu’il reculait de 2,2% sur les neuf premiers mois de l’année en moyenne. Néanmoins, à 1,2 milliard d’euros, le résultat net annuel chute de 42,6% par rapport à 2013 (2,13 milliards). Soit une diminution de plus de 900 millions d’euros.

Plus en détails, l’Ebidta retraité frôle les 12,2 milliards sur l’année et entre dans les objectifs annoncés (entre 12 et 12,5 milliards). La marge d’exploitation est stable à 30,9% du chiffre d’affaires. Elle est notamment assurée par les 707 millions de réduction des coûts d’exploitation (en baisse de 2,5%) qui compensent à 69% le recul du chiffre d’affaires. En 2013, ce taux n’était que de 48%. Ces trois dernières années, le groupe a réduit ses coûts de fonctionnement de 1,73 milliard d’euros au total. Une amélioration principalement portée par les services mobiles en France, en Espagne et en Belgique tandis que la zone Moyen-Orient Afrique poursuit une « croissance soutenue ».

En France, le groupe a gagné 256 000 nouveaux clients mobiles sur le seul 4e trimestre. Les offres avec engagement (Origami) et quadruple play (Open) regroupent 61% de la base clients, indique Orange. Ce qui laisse moins de 40% à l’offre sans engagement Sosh. Orange revendique 21,96 millions de forfaits mobiles pour un total de 27,1 millions de clients mobiles (hors MVNO). Une hausse en volume (+5,8% sur l’année) qui compense partiellement un Arpu (revenu moyen mensuel par abonné) en baisse à 22,8 euros en 2014 (contre 24,6 euros en 2013). La pression sur les prix se fait toujours donc toujours sentir.

3,7 millions d’abonnés 4G

Sur un marché plus statique, les offres Livebox ont attiré 95 000 nouveaux clients sur le dernier trimestre. Sur l’année, l’opérateur revendique 10,35 millions d’abonnés haut débit contre 10,1 millions en 2013. Soit une hausse de 2,4% de la base installée (246 000 nouveaux abonnés) sur l’année qui semble jouer mécaniquement sur l’Arpu, toujours en retrait : 33,3 euros contre 33,8 euros un an plus tôt. « Notre stratégie de différenciation par l’investissement dans le très haut débit et la qualité des réseaux et services a porté ses fruits, notamment en France où la fibre et la 4G ont séduit de nombreux clients », se réjouit le PDG d’Orange Stéphane Richard. La 4G est désormais prisée par 3,7 millions de clients. Les offres fibres optiques alimentaient quelques 563 000 foyers français au 31 décembre.

A l’échelle mondiale, le groupe a gagné 11,3 millions de clients mobiles et en compte 185,3 millions au total (+6,5%) dont 97,5 millions en Afrique et Moyen-Orient. Soulignons le succès du service de paiement mobile Orange Money utilisé par 12,6 millions de personnes (+51% en un an).

Le groupe continue également de céder du terrain sur l’activité Entreprise (délivrée par Orange Business Services). Son chiffre d’affaires a reculé de 2,2% au dernier trimestre par rapport à 2013. Un recul, essentiellement du à la baisse tendancielle des prix de services historiques de voix et données, que ne parviennent pas à compenser les services IT et d’intégration. Ceux-ci sont toutefois en hausse (+2,6%), tirés par le Cloud (+11%) et les solutions de sécurité (+37%). L’offre communications unifiées et collaboration peine à décoller (+0,4%). Enfin, les offres de services opérateurs internationaux et services partagés se portent plutôt bien avec 2,5% de hausse en 2014 pour 1,8 milliard de chiffre d’affaires généré.

5,36 milliards investis

Côté investissements, Orange a dépensé plus de 5,36 milliards d’euros en 2014. Soit 14,3% de son chiffre d’affaires. Les investissements dans les réseaux fixes (fibre optique) et mobiles (LTE) très haut débit se sont accélérés en Europe (+41%), particulièrement en France, mais aussi au Moyen-Orient et en Afrique (+22%).

Pour 2015, Orange vise un Ebitda retraité compris entre 11,9 et 12,1 milliards d’euros, en baisse par rapport à 2014. Outre la pression concurrentielle qui se maintient sur le secteur mobile, le groupe aura probablement à compter avec le désengagement progressif de son client SFR qui va basculer ses lignes cuivre ADSL (louées à Orange) sur le réseau câble de Numericable, son nouveau propriétaire. Une perte de revenus non négligeable en perspective.

Sur le plan international, l’opérateur devrait notamment participer à la consolidation du paysage espagnol avec l’acquisition de Jazztel (qui attend toujours le feu vert de Bruxelles) tandis que les bénéfices tirés de la vente de EE (à 50% partagée avec Deutsche Telekom) à BT apporteront au groupe les moyens de poursuivre ses investissements en matière d’infrastructure très haut débit notamment, par lesquels Orange entend distinguer ses offres de services. Une vision à plus long terme que Stéphane Richard détaillera le 17 mars à l’occasion de la présentation du nouveau plan stratégique pour les 5 prochaines années.


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