Première baisse du marché mobile depuis 2002

Au premier trimestre 2010, le marché de la téléphonie mobile accuse une baisse de… 5100 abonnés sur plus de 61 millions. Infime.

Le marché de la téléphonie mobile a-t-il atteint son plafond? Au premier trimestre 2010, les opérateurs mobile ont perdu… 5100 clients sur un parc total de 61 477 900 millions. Même pas 0,01 % de baisse, pas de quoi paniquer!

Quels sont les vilains abonnés qui ont fait le choix, récent et incompréhensible dans notre société hyper-communicante, de vivre sans téléphonie mobile? Ceux qui ont décidé de ne plus appeler à la maison lorsqu’ils sont dans le rayon biscottes du supermarché car ils ne se souviennent plus de la marque? Ceux qui ont décidé de ne pas avoir de téléphone portable qui sonne en pleine séance de cinéma? Ceux qui ne veulent plus boire un verre avec un ami et consulter leurs mails en même temps?

Les abonnés aux forfaits augmentent de 1,4%

Ces personnes existent certainement, mais nuançons ces propos. Ce chiffre fait date car le nombre d’abonnés à la téléphonie mobile n’avait plus baissé depuis huit ans, depuis le troisième trimestre 2002 exactement (-2%).

Ce chiffre s’explique en grande partie à cause de la baisse du parc des « prépayés ». Ces cartes qui permettent de recharger son terminal mobile à hauteur de 5, 10 ou 15 euros, davantage destinées aux « petits » utilisateurs de mobiles. Moins 3,3% pour le 1er trimestre 2010, ce parc perd donc 617 300 abonnés.

Si cette baisse interpelle, elle est à prendre avec précaution puisqu’au 3e trimestre 2009, ce parc perdait 417 100 abonnés pour en regagner 583 000 au dernier trimestre 2009. En comparaison, le parc des postpayés, celui des forfaits, augmente, lui de 1,4% et gagne 612 200 abonnés. Une bonne opération pour les opérateurs puisque les forfaits sont une manne financière largement supérieure à celle des recharges mobiles à carte puisque régulière.

Nichés, les MVNO font doucement leur trou

Autre explication pour justifier cette baisse: ces 5100 abonnés en moins, la multiplication des portables pour un seul usager. Il n’est plus rare aujourd’hui de posséder plusieurs portables, objets de consommation par excellence, et de s’en débarrasser une fois le buzz retombé.

La désaffection des grands opérateurs par les consommateurs et le développement des MVNO (Mobile Virtual Network Operator), Virgin Mobile, NRJ Mobile ou Coriolis, Prixtel, etc., pratiquant des offres tarifaires agressives et de niche, sont aussi liés à cette baisse. En effet, si certains abonnés se détournent des grands opérateurs, ils ne se dirigent pas illico vers un MVNO, ces opérateurs mobiles virtuels. La preuve en chiffres : plus 125 400 abonnés pour les MVNO et moins 114 700 abonnés pour les grands opérateurs (SFR, Orange et Bouygues Télécom).

En conclusion, pas de panique pour les réseaux car le taux de pénétration du mobile sur le territoire national atteint 95,2%. Peut mieux faire certes, mais la saturation est proche…