Stockage : DataDirect Networks s’attaque au Big Data

En traitant la donnée directement dans l’unité de stockage, DataDirect Network appréhende les besoins du Big Data.

Pourtant classée n° 1 des sociétés privées et 4e pure player sur le marché du stockage externe derrière EMC, NetApp et Hitachi, DataDirect Networks (DDN) n’est pas une entreprise très médiatique dans le monde de l’IT. Et pour cause, son offre se focalise sur les hautes performances à travers les marchés du HPC et Science de la vie (calculs biologiques), du Media Entertainment (Hollywood), du Cloud et de la sécurité (renseignement, vidéosurveillance). En France, elle a pour client le CEA, Canal+ et certains clients de Bull qui fait appel à DDN en tant que fournisseur sur certains contrats.

Créée en 1998 aux Etats-Unis par deux Français, Paul Bloch et Alex Bouzari, DDN propose trois gammes de produits à travers des appliances et solutions logicielles : une offre RAID Array (matrice RAID) pour les très hautes performances; une solution « file storage system » qui supporte plusieurs systèmes de fichiers (Lustre avec Exa Scaler, GPFS avec Grid Scaler, StoreNext avec xStreamScaler/VTL, et NFS avec NAS Scaler); et WOS (Web Object Scaler), une solution de stockage cloud privé (pour les entreprises qui veulent construire leur propre cloud) ou public (surcouche de collaboration et compatibilité Amazon S3…).

« On fait du Big Data depuis 10 ans »

C’est avec son offre cloud storage que DDN compte accélérer ses développements et, accessoirement, se faire connaître auprès de nouveaux clients. WOS 2.0 entend répondre à la croissance du « Big Data » à travers l’avalanche de données que s’apprêtent à générer les milliards de machines et solutions de traitement automatiques (compteurs électriques intelligents, capteurs, réseaux sociaux, vidéo surveillance, Velib, automobiles bourrées d’électroniques…). « La démocratisation des besoins est très en ligne avec le savoir-faire de DDN car on fait du Big Data depuis 10 ans », soutient Jean-Luc Chatelain, vice-président exécutif stratégie et technologie.

Un historique d’expertise renforcé par un autre avantage, technologique celui-la : le InStorage processing. Autrement dit, la capacité à traiter la donnée directement par l’unité de stockage plutôt que par le serveur de calcul, évitant ainsi un aller-retour entre les deux appareils. Si le modèle « enregistrement-traitement-stockage » des données est soutenable pour des quantités raisonnables (de l’ordre du teraoctet), il ne tient plus pour les volumes plus importants (petaoctects). « C’est beaucoup plus simple de traiter la données à l’intérieur de l’unité de stockage », insiste le responsable. Une technologie que DDN a mise au point depuis bientôt 2 ans.

256 milliards d’objets stockés

Et qui, selon la vision de Jean-Luc Chatelain, va rapidement évoluer. « L’évolution se fera en 4 phases : le file system à l’intérieur de l’appliance, puis le pre-processing, suivi du post-processing et enfin le core processing. » Une évolution qui, d’ici 3 à 5 ans, viendrait directement concurrencer les Teradata, Netezza et autres solutions de stockage « lourdes ».

WOS 2.0 se distingue également par son architecture cloud massivement évolutive. Celle-ci entend répondre aux besoins des multinationales qui doivent assurer à leurs différentes unités dans le monde un accès rapide aux données. La solution propose notamment un système de réplication dynamique de fichier au plus prêt de l’entitée qui effectue la requête afin de s’affranchir des limites de capacité d’un réseau à l’échelle mondiale. Les performances donnent le vertige : jusqu’à 256 milliards d’objets (nombre atteint par les limites de test avec des disques de 3 To mais « le nombre d’objets est logiquement illimité ») sur un réseau distribué sur 23 Po de données et des centaines de localisations administrable depuis une seule interface à raison de 8 millions de lecture par seconde sur disques SAS (plus sur des SSD) et 2 millions en écriture.

Une centaine d’embauches

Une offre qui devrait intéresser de nombreux secteurs industriels et de services bien au-delà des habituels marchés de niche. DDN anticipe la demande et lance une vaste campagne de recrutement. Une centaine de postes sont à pourvoir aussi bien dans les unités de R&D (ingénieurs essentiellement) que commerciale et administrative. Les nouveaux venus rejoindront une équipe de 400 personnes environ, dont 92 ingénieurs.