Time Warner/AOL provisionne 3 milliards pour ses erreurs…

Le géant américain des média Time Warner accuse au deuxième trimestre une perte nette de 321 millions de dollars. Il doit notamment provisionner une partie des indemnisations conclues avec la justice et des millions d’actionnaires lésés

Time Warner annonce une perte nette de 321 millions de dollars ou 7 cents pas action, contre un bénéfice net de 777 millions un an plus tôt. Le ralentissement des activités de la division cinéma et de la filiale Internet AOL ont entraîné un recul de -1% du chiffre d’affaires, à 10,7 milliards de dollars.

L’érosion continue sur AOL, qui a encore perdu 917.000 abonnés américains au cours du trimestre, sur un total de 20,8 millions. Les clients du fournisseur d’accès se tournent vers les solutions haut débit ou d’accès classique mais à bas prix proposés par la concurrence. Mais surtout le groupe fait état d’une charge de 3 milliards de dollars, ou 25 cents par action, suite à la situation litigieuse de la comptabilité de la division AOL (America Online). La comptabilité d’AOL avait été gonflée artificiellement, avec des anticipations de facturation, par exemple, lors de la fusion de la start-up Internet et du géant des média. Cette manipulation des chiffres visait à survaloriser America Online dans le nouveau groupe. Les actionnaires du nouvel ensemble, mis à mal par l’implosion de la bulle Internet, estiment avoir été trompés lors du rapprochement. Avec l’aide du cabinet Heins Mills & Olson PLC, ces actionnaires lésés ont entamé une action de classe qui aboutit aujourd’hui. L’accord signé avec le DoJ (Deparment of Justice) et la SEC (le gendarme de la Bourse américaine), porte sur 2,5 milliards de dollars, dont 100 millions qui seront versés par Ernst & Young, cabinet d’audit qui avait conduit les procédures de fusion. Le DoJ reversera 150 millions pour le compte des plaignants de la ‘class action‘. Et la SEC fera de même à hauteur de 300 millions de dollars. Seront indemnisés les actionnaires qui ont acquis des participations entre le 27 janvier 1999 et le 27 août 2002. Ce redressement atteint un seuil historique. Il explique la provision de 3 milliards de dollars qui plombe les résultats de Time Warner. Selon Heins Mills & Olson PLC, cet arrangement ou accord amiable avec la Justice et la SEC figure dans le Top 5 des affaires récentes en ‘class action‘ et la seconde place pour une affaire qui porte sur des titres et leurs auditeurs (cf. Enron, Worldcom…).