Transformation numérique : quand le leadership fait défaut

Les investissements progressent, mais les organisations peinent à se doter des compétences nécessaires au succès de leur transformation numérique.

Les investissements orientés vers la transformation numérique sont en hausse. Ils devraient même dépasser 2000 milliards de dollars à horizon 2021, contre 1300 milliards en 2018 (source : IDC). Pourtant, le succès de la transformation des organisations est freiné par le manque de compétences numériques et de leadership.

C’est ce qui ressort d’une enquête internationale (Understanding Digital Mastery Today) du Digital Transformation Institute (DTI) de Capgemini. Elle a été menée en avril et mai 2018. 1338 managers de 757 grandes entreprises ont été interrogés. Les résultats ont été comparés à ceux d’une autre étude de Capgemini Consulting et MIT Sloan de 2012 (The Digital Advantage). Voici les principaux résultats de cette analyse comparée :

Comme en 2012, 39% des répondants déclarent disposer des compétences nécessaires. En revanche, ils ne sont plus que 35% (contre 44% en 2012) à penser que leur organisation dispose du leadership adapté pour mener avec succès leur transformation numérique.

Malgré tout, les déploiements de technologies et services du numérique progressent. Ils sont portés par la mobilité, les migrations cloud, les applications d’intelligence artificielle (IA) et l’engouement pour l’internet des objets (IoT), entre autres.

Ainsi, 43% des répondants (contre 23% en 2012) disent utiliser des canaux mobiles pour vendre des produits et services. Par ailleurs, 40% (contre 17% seulement en 2012) utilisent des objets connectés pour améliorer la connaissance des marchés et des clients.

IT et Métiers, une relation contrariée

Pour les opérations, en revanche, la situation est plus contrastée. Ansi, 40% (38% en 2012) déclarent s’appuyer sur des technologies numériques pour concevoir leurs offres. Mais ils sont moins nombreux (35% en 2018 contre 48% en 2012) à déclarer contrôler leurs opérations en temps réel. Et 29% seulement (contre 34% en 2012) disent modifier leurs processus opérationnels pour s’adapter rapidement aux changements externes.

Autre enseignement : 33% des répondants pensent que les technologies numériques améliorent la communication entre dirigeants et employés. Ils étaient 66% en 2012.

Dans ce contexte, ils ne sont plus que 37% à penser que les directions des systèmes d’information (DSI) et les directions métiers partagent une vision commune concernant le rôle de l’IT. Or, en 2012, près de 6 managers sur 10 (59%) le pensaient.

De même, seuls 36% des managers jugent que la DSI et les autres directions sont d’accord sur les priorités d’investissement IT. Alors qu’ils étaient 53% à le penser en 2012.

Enfin, la diffusion d’une culture numérique ne va pas de soi. Seuls 36% disent que les discussions concernant de telles initiatives sont ouvertes à tous (contre 49% en 2012).

« L’environnement technologique actuel est bien plus complexe qu’en 2012 », a déclaré Cyril Garcia, responsable mondial de Capgemini Consulting. « Les dirigeants ne doivent pas se contenter d’investir ». Ils ont intérêt à s’intéresser « autant à la gestion du changement qu’à la compréhension de la technologie ». Et à « œuvrer de concert avec leurs collaborateurs à la progression de la transformation numérique de leur entreprise ».

(crédit photo © Rawpixel.com / shutterstock)