Une nouvelle crise menace les semiconducteurs

Les analystes craignent une surcapacité de la production. De quoi retourner un marché qui amorce à peine sa reprise.

Le secteur des composants a-t-il fini de manger son pain noir? On pouvait le croire: les signes de reprise dans le secteur se multiplient avec les résultats encourageants de Motorola, Texas Instruments ou STM. Mieux, la WSTS (World Semiconductor Trade Statistics), table sur une croissance de 11% du secteur. Merril Lynch espère 10 à 12% et le Gartner Group, souvent pessimiste pourtant, voit une progression de 11%.

Saturation Cependant, certains analystes tirent déjà la sonette d’alarme. Il y a bien sûr le contexte géo-politique qui pèse sur toute l’économie mondiale. Mais ce n’est pas tout. Une situation de surcapacité de la production fait craindre un retournement de la tendance. C’est notamment la boulimie de la Chine, avec la création de 25 nouvelles lignes de production cette année (soit une capacité de 400.000 tranches par semaine), qui fait craindre le pire. Car en dépit de la demande mondiale, les spécialistes doutent de la capacité du marché à absorber de tels volumes de production. D’où les risques de retournement du marché. Seule consolation: une baisse des prix qui devrait favoriser les constructeurs et les équipementiers. AMD espère renouer avec la rentabilité

Le fondeur veut vite oublier 2001 et 2002 : baisse de 31% du chiffre d’affaires et 30% des effectifs supprimés. Le challenger d’Intel se concentre désormais sur 2003 qui devrait permettre au constructeur asiatique de renouer avec la rentabilité.

Pour y parvenir, AMD compte sur deux atouts. Ses alliances, notamment avec IBM, qui permet le partage des coûts dans le processus de fabrication. Et sa nouvelle puce destiné au marché pro (serveurs), l’Opteron 64bits. Cette puce, qui sort le 22 avril, est censée concurrencée l’Itanium d’Intel grâce à un prix moins élevé.