Yves Gassot, Idate : « 4 opérateurs mobiles en France ? Pas tenable »

Pour Yves Gassot, le directeur général de l’Idate, les quatre opérateurs mobiles français ne pourront cohabiter à long terme. Plus largement, selon lui, c’est tout le secteur européen des télécoms qui doit se restructurer et se consolider.

En amont du prochain Digiworld Summit, qui se tient les 19 et 20 novembre prochain à Montpellier, Yves Gassot, directeur général de l’Idate, l’institut qui organise l’événement, est revenu pour nos confrères de ITespresso sur le marché des télécoms en Europe. Et particulièrement en France.

Jugeant la situation actuelle – quatre opérateurs cohabitant depuis l’arrivée de Free – peu durable « au regard des prix pratiqués et des résultats financiers » actuels d’Orange, SFR et Bouygues Telecom, Yves Gassot juge la consolidation du secteur dans l’Hexagone inévitable. « J’observe que les processus d’introduction en Bourse de Numericable et de SFR sont liés à des intentions d’investisseurs de sortir du marché, note-t-il. Parallèlement, on observe le processus de mutualisation des réseaux entre SFR et Bouygues Telecom. Ce partage de l’infrastructure constitue un signe que le marché cherche sa voie dans le sens de la consolidation. C’est une manière d’alléger la pression concurrentielle. »

12 % de chiffre d’affaires en moins en 5 ans

Pour lui le revers de la médaille de la guerre des prix, qu’a générée l’arrivée de Free, réside dans ses conséquences sur les investissements. « Il y a très certainement un lien à faire avec ce sujet et le retard pris dans la 4G et le déploiement de réseaux à haut débit en Europe », explique-t-il

Car Yves Gassot pense que cette analyse s’applique non seulement à la France, frappée par le phénomène Free, mais aussi à l’ensemble des télécoms en Europe. « En prenant les cinq principaux marchés européens, on estime que, dans la période fin 2008 – fin 2013, les opérateurs de services télécoms auront perdu 12% de leurs chiffres d’affaires (consolidés), analyse-t-il dans les colonnes de notre confrère. Parallèlement, les marges se sont détériorées. On a vu des opérateurs dans le rouge à la fin de l’année dernière. C’est le cas d’opérateurs historiques comme KPN ou de ‘nouveaux entrants’ comme Bouygues Telecom. » Et d’observer l’apparition des premiers mouvements de concentration : absorption d’Orange par Hutchison Whampoa en Autriche, rachat d’O2 en Irlande par le même opérateur.

Même si la tentative d’OPA du Mexicain America Movil sur le Néerlandais KPN n’a pas abouti, les « cours bas des opérateurs européens peuvent attirer des investisseurs internationaux », juge le directeur général de l’Idate.

En complément :

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