Huawei persona non grata aux Etats-Unis

L’équipementier chinois Huawei a bien du mal à pénétrer le marché américain. Après plusieurs tentatives, l’entreprise tente cette fois de s’inviter par Sprint Nextel.

Le pays de la liberté a parfois le protectionnisme facile. Huawei est en train de le découvrir à ses dépens. L’équipementier chinois voudrait bien s’implanter aux Etats-Unis en construisant une partie du réseau mobile de Sprint Nextel, troisième opérateur local. Mais plusieurs personnalités politiques s’y opposent.

Huit sénateurs ont ainsi écrit un courrier, le 18 août, au secrétaire au Trésor, Thimothy Geithner, ainsi qu’à James Clapper, directeur du renseignement national, selon La Tribune (26/08). Dans leur missive, l’arrivée de Huawei poserait « des risques substantiels pour les entreprises américaines » et pourrait même « fragiliser la sécurité nationale des Etats-Unis ». Pas moins.

Sur ce dernier point, les sénateurs pointent le passé irakien de Huawei, époque Saddam Hussein, ses relations avec les talibans ou encore avec l’Iran. Sans oublier les risques d’espionnage d’autant plus soupçonneux que le directeur général de l’entreprise chinoise, Ren Zhengfei, est un ancien colonel de l’armée. Autant d’arguments que la direction déplore affirmant respecter les lois et règles du commerce international aux même titre que les entreprises occidentales.

Pour l’heure, rien d’officiel ne s’oppose au débarquement de Huawei sur le sol américain. Mais ce ne serait pas la première fois que l’équipementier se verrait refouler aux frontières. En 2008, Huawei n’avait pu investir, une part minoritaire, dans 3Com ( finalement racheté fin 2009 par HP ). Et faute d’accréditation, il s’était vu barré l’accès au processeur de rachat de 2Wire ou encore de l’activité équipement de Motorola ( finalement acquise par Nokia Siemens ). Huawei aura-t-il plus de chance cette fois?