Linux : Ubuntu, future star du monde desktop ?

Linux : Ubuntu, future star du monde desktop ?

Les responsables de Canonical estiment que le système d’exploitation Ubuntu va équiper 5 % des PC vendus en 2013. Décryptage des possibilités et difficultés que la société pourrait rencontrer pour atteindre cet objectif.

La distribution Linux Ubuntu pourrait prochainement équiper 5 % des PC desktops vendus dans le monde. C’est ce qu’a indiqué Chris Kenyon, vice-président sales and business development de Canonical, lors de l’Ubuntu Developer Summit. Cet événement est, comme son nom l’indique, dédié aux programmeurs. Il se déroule actuellement à Oakland (en Californie).

Chris Kenyon souligne que huit à dix millions de machines Ubuntu ont trouvé preneur en 2011. Un chiffre qui devrait pratiquement doubler en 2013, avec des prévisions de 18 millions de PC équipés par les constructeurs, les OEM (Original Equipment Manufacturers, fabricants de pièces détachées) et les ODM (Original Design Manufacturers, fabricants de produits finis).

Une conquête difficile

Un objectif ambitieux, mais aussi à tempérer. Rappelons en effet qu’IDC estime que 406 millions de PC seront vendus en 2013. Avec 18 millions de ventes, les parts de marché d’Ubuntu ne seront donc pas de 5 %, mais de 4,4 %.

De plus, des ventes ne sont pas des parts de marché. Si les machines Linux deviennent de plus en plus populaires dans le monde desktop, leurs parts dans le parc informatique mondial ne montent guère, voire stagnent. Tout n’est pas perdu cependant : Linux a ainsi pu montrer dans le monde mobile (avec Android) qu’il pouvait renverser cette tendance.

Canonical devra donc se battre au corps à corps avec les constructeurs pour imposer son poulain. La société a toutefois une arme secrète : elle compte en effet ouvrir un bureau en Chine. Dans l’idée de se rapprocher de Lenovo, l’étoile montante du monde PC ?

Acheter = utiliser ?

Autre inconnue, les acheteurs optant pour un PC Ubuntu conserveront-ils cet OS, ou le choisiront-ils dans le but de faire baisser le prix de la machine… avant d’y installer une copie (illicite ou non) de Windows ?

C’est bien évidemment un paramètre qui peut biaiser les chiffres avancés par Canonical, et qui fait d’ailleurs que le DOS (FreeDOS pour être plus précis) reste un OS très populaire sur les PC de certains grands constructeurs.

À la différence de FreeDOS, Ubuntu garde toutefois un avantage : l’essayer c’est parfois aussi l’adopter. Un phénomène qui devrait permettre de convertir certains indécis ou curieux.

Desktop – serveur – desktop…

Chose certaine, Canonical ne s’agite pas sans raison dans le monde desktop. Nicolas Barcet, responsable des produits cloud Ubuntu chez Canonical, nous rappelait récemment que les développeurs qui travaillent sur la version desktop d’Ubuntu boostent son utilisation dans le monde des serveurs. Un phénomène qui a permis à cet OS de prendre la troisième place des offres Linux utilisées sur la Toile.

Ce succès dans le monde serveur permet aujourd’hui de convaincre certains constructeurs, comme HP. Elle permet aussi de les pousser à adopter cet OS sur des machines personnelles, comme des stations de travail ou des PC classiques. La dynamique desktop vers serveur pourrait ainsi se doubler d’une dynamique serveur vers desktop.

Crédit photo : © Steve Young – Fotolia.com


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