M&O : une nouvelle certification pour les ‘vieux’ datacenters

Indépendant des certifications Tiers, les certificats M&O permettent de qualifier les bonnes pratiques opérationnelles des datacenters. Le point avec Philip Collerton, de l’organisme certificateur Uptime Institute, et Fabrice Coquio, d’Interxion.

Créé en 1993 aux Etats-Unis par Ken Brill, Uptime Institute a fondé son activité sur l’évolution des besoins des datacenters auquel l’organisme répond par de la formation, des conférences et recherche, le consulting et la certification. C’est en 2009 que Uptime introduit le fameux modèle du tiering (Tier I à IV) visant à qualifier la capacité des datacenters à répondre aux exigences métiers selon une série de critères précis (sécurisation, redondance des équipements, solutions de refroidissement, gestion de l’énergie…). Un label devenu un standard à l’échelle mondiale que Uptime est le seul à délivrer.

L’avantage concurrentiel des Tiers

« Nous avons inventé les Tiers pour normaliser la conception, la construction et l’exploitation des datacenters, résume Philip Collerton (notre photo), managing director EMEA de Uptime venu présenter son activité dans le cadre d’une conférence organisée par Interxion à Paris. Les certifications servent à sécuriser le budget, réduire les coûts, garantir les niveaux de SLA, générer des opportunités de connectivité… » Autrement dit, à donner de la valeur aux datacenters par des preuves de qualité visant à rassurer le client et apporter ainsi un avantage concurrentiel. Mais aussi garantir un bon retour sur investissement et viser l’amélioration continuelle, notamment en s’assurant de la formation des équipes. Pas moins de 350 centres de données sont aujourd’hui certifiés dans le monde et 190 projets de certification sont en cours.

Les certifications Tiers ne sont évidemment – et heureusement – pas indispensables à l’exploitation des centres informatiques. Lesquels reposent aujourd’hui sur l’efficacité des équipes qui les font tourner. « Aujourd’hui, tout le monde sait construire un datacenter, schématise Fabrice Coquio, président d’Interxion France, mais l’enjeu se situe aujourd’hui au niveau de la gestion au quotidien avec des clients qui attendent du 100% de disponibilité. »

Créé en 1998 au Pays-Bas, Interxion opère 34 datacenters nus et multi-opérateurs (38 en fin d’année) dans 11 pays, dont 7 en France (tous autour de Paris), pour 1 300 clients dont 450 opérateurs connectés en backbone propre. « En 15 ans, on est passé d’un métier de ‘learning by doing’ à un métier d’expert, poursuit le dirigeant de la la filiale française depuis 1999. Trouver les moyens pour gérer la continuité de service nous a poussé à nous rapprocher d’Uptime dont la certification nous permet de nous étalonner sur les meilleures pratiques et donner le meilleur niveau d’assurance à nos clients. »

La certification M&O

Uptime propose également une alternative aux Tiers. Issu de la demande du réseau de partenaires Uptime et créée en 2011, la certification Management & Operations (M&O) vise à valider les pratiques de gestion et d’exploitation des installations critiques. « Nous avons voulu proposer quelque chose d’indépendant des Tiers pour valider l’opérationnel, explique Philip Collerton, M&O vise notamment les datacenters trop vieux pour obtenir les Tiers, ou ceux qui n’en font pas. » En somme, un nouveau marché pour le certificateur.

S’appuyant sur 80 points de contrôle identiquement appliqués dans le monde, la validation M&O fournit l’assurance que la gestion du site répond bien aux disponibilités 24×7 des services selon les critères de l’industrie, particulièrement en visant à limiter au maximum les erreurs humaines, lesquelles restent la première cause de dysfonctionnement des centres, indépendamment de leur conception. M&O est renouvelable tous les deux ans.

« Nous n’avons pas encore de demande ferme de certification M&O à travers les appels d’offr,e mais l’exigence des clients est de plus en plus présente dans le cahier des charges, notamment à travers l’organigramme des compétences, souligne Fabrice Coquio. On va clairement vers ces préoccupations pour la tranquillité opérationnelle. D’où notre besoin d’anticiper pour répondre aux enjeux de demain, et même d’aujourd’hui. » A ce jour, Interxion France dispose de la certification M&O pour deux de ses sites : Paris 3 et Paris 5 à Saint-Denis.


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