Cloud hybrides : Microsoft mène la contre-offensive contre Amazon

Le cloud s'installe

A l’occasion du TechEd, Microsoft met l’accent sur le Cloud hybride, avec une brassée de nouvelles fonctions. Une façon de tenter de couper la route de Amazon Web Services (AWS), qui désormais cible clairement les DSI.

A l’occasion du TechEd, Microsoft dévoile un certain nombre d’améliorations pour son Cloud Azure. Objectif officiel : se rapprocher des besoins des DSI dans leur migration progressive vers le Cloud public, donc dans la mise en place de Cloud hybrides. « Les entreprises ne deviennent pas soudainement ‘Cloud-first’, explique Vibhor Kapoor, directeur marketing produit de Microsoft Azure. Pour la plupart des clients, c’est un parcours où ils doivent se mouiller et tentent de tirer profit de leurs investissements on-premise. La connectivité entre Azure et les technologies sur site apparaît clef dans ce type d’environnement Cloud hybride ». En réalité, via cette brassée d’annonces, Microsoft tente de rester au contact d’AWS, le bras armé Cloud du e-commerçant qui reste l’hégémonique leader du Cloud public. Une bataille dans laquelle est également engagé Google, même si, lors de son récent Cloud Platform Live (qui se tenait fin mars à San Francisco), ce dernier a moins insisté sur la création de Cloud hybrides.

La plus marquante des nouveautés de Microsoft en la matière concerne ExpressRoute, service créant des connexions privées entre les workloads d’Azure et les environnements sur site des entreprises. Fruit d’un partenariat avec AT&T, BT, Equinix, Level 3, SingTel, TelecityGroup et Verizon, ExpressRoute vise à accélérer les échanges avec les applications sur site ou hébergées dans des datacenters en co-location. En évitant l’Internet public, le service amène également un niveau de sécurité supérieur aux DSI. En complément, signalons que Microsoft propose un service de réservation d’adresses IP.

Simplifier la migration des applications Windows

Jusqu’à présent proposé en mode preview – avec 50 % de rabais -, ExpressRoute se facture au prix fort. Par exemple 5 000 dollars par mois pour une liaison de 10 Gbps, associée à 250 To de trafic ascendant et un SLA de 99,9 %. Signalons qu’une fonction similaire est déjà proposée depuis quelques temps par le leader du Cloud public, AWS (Amazon Web Services), sous le nom de DirectConnect.

Dans la même optique, le service Virtual Network (VPN) supporte désormais plus d’une connexion site à site, afin de connecter plusieurs localisations.  Cette fonction permet d’interconnecter de multiples réseaux privés virtuels.

En parallèle, Microsoft annonce, en preview cette fois, un nouveau service de stockage censé faciliter la migration des applications existantes vers le nuage. Cette solution, baptisée Azure Files, part du constat que toute migration vers le Cloud doit d’abord passer par une ré-écriture de la couche de stockage. Pour faciliter la transition, Azure Files offre un service de partage de fichiers utilisant le protocole SMB 2.1 (Server Message Block), le système par défaut employé par Windows.

Autre service en preview : Azure API Management, fruit de l’acquisition par Microsoft de Apiphany, un spécialiste de la gestion des API. Le nouveau service du Cloud Microsoft a pour vocation d’aider les entreprises à publier leurs API, tant en interne qu’en direction des développeurs tiers.

RemoteApp : les applications Azure sur Android et iOS

Microsoft annonce également le lancement de Azure Site Recovery, pour la reprise d’activité dans le Cloud (en preview le mois prochain), et d’un service anti-malware (disponible pour Azure et les VM Hyper-V en preview).

En plus de ces offres vouées à la création de Cloud hybrides et à la mise en place de PRA dans le nuage – deux scénarios d’utilisation classiques pour les DSI -, Microsoft avance ses pions dans le poste de travail virtualisé, avec Azure RemoteApp. Jusqu’alors connu sous le nom de code Mohoro (île située dans l’archipel de la Grande Comore), ce service permet d’exécuter des applications Windows et d’y accéder sur un grand nombre d’appareils et de systèmes d’exploitation, y compris Android, iOS et OS X. Intégrée aux annuaires Active Directory, l’offre est couplée à 50 Go de stockage. Microsoft annonce une disponibilité générale pour la fin de l’année et le support de 1 300 applications Windows. A cette échéance, la compatibilité sera assurée… avec Windows Phone et Windows RT. Pour l’heure, l’accès à la preview est gratuit (limité à 20 utilisateurs), avec un accès sans surcoût à Office 2013 ProPlus. RemoteApp apparaît comme une réponse à l’offre de poste de travail dans le Cloud d’Amazon, Workspaces, disponible depuis la fin mars.

Crédit photo  © italianestro – shutterstock

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