Crédit Agricole : la mutualisation de la production informatique inquiète

Le plan stratégique 2014-2016 du Crédit Agricole mise sur la proximité, l’optimisation des coûts et la mutualisation de l’informatique. Inquiets quant à la pérennité des emplois, les salariés de Crédit Agricole Technologies, maître d’œuvre du projet Nice, prévoient « un débrayage » vendredi.

Dans un contexte de durcissement des contraintes réglementaires, le groupe bancaire mutualiste présente ce jeudi son plan à moyen terme (PMT) «  Crédit Agricole 2016  ». Préparé depuis dix-huit mois, ce plan triennal confirme le recentrage sur la banque de détail, les métiers de l’épargne et de l’assurance. Et mise sur l’optimisation informatique et la réduction des coûts.

650 millions d’euros d’économies

La direction de Crédit Agricole S.A., l’entité cotée du groupe, annonce une accélération de la convergence informatique au sein de l’organisation. Ainsi après l’achèvement, en novembre dernier, de la première version du projet Nice (Nouvelle informatique convergente évolutive), le déploiement de la version 2 du système d’information commun des Caisses régionales a débuté en février. De nouvelles fonctionnalités multicanales et marchés spécialisés seront ajoutées, et la convergence applicative sera élargie entre LCL et le nouveau système d’information (lire : Nice : juste un petit dérapage budgétaire pour le projet géant du Crédit Agricole).

Par ailleurs, un programme de mutualisation de la production informatique du groupe est lancé. Le projet démarre sur Crédit Agricole S.A., puis sera élargi aux Caisses régionales sur la période 2014-2016. Il s’inscrit dans la stratégie d’optimisation des coûts du groupe annoncée en 2012 (programme MUST). La direction vise 650 millions d’euros d’économies de charges à fin 2016 dans l’informatique, les achats et l’immobilier. Pour y parvenir, Jean-Paul Chifflet, directeur général de Crédit Agricole S.A., table notamment sur « le remplacement partiel de 5 000 départs naturels » sur la période et  sur l’externalisation ou l’offshoring dans l’informatique et les back-offices de Cacib, la banque de financement et d’investissement du groupe.

Crédit Agricole Technologies débraye

Inquiet quant à la pérennité de ses emplois, Crédit Agricole Technologies, maître d’œuvre informatique du projet Nice – CA Services étant chargé de la maîtrise d’ouvrage métiers –, s’interroge sur l’étendue de cette réorganisation annoncée. « On ne sait pas grand chose de plus aujourd’hui, malgré l’annonce du PMT », confie à la rédaction Arlette Carrié-Tisné, déléguée syndicale Sud chez Crédit Agricole Technologies. « Lors de notre dernier comité d’entreprise, le 27 février, en présence de notre directeur général Hichem Jaballah, nous avons parlé de fusions et nouveaux regroupements possibles. La direction nous propose, en gros, une réorganisation de l’effectif, plutôt que des précisions par postes, mais reste vague sur l’évolution de la production informatique », explique la porte parole. « Un débrayage aura donc lieu demain, vendredi 21 mars ».

Crédit Agricole Technologies et Crédit Agricole Services sont déjà le fruit de la fusion, annoncée dès 2009, de cinq groupements d’intérêt économique (GIE) dédiés à l’informatique. Ainsi, l’effectif informatique du groupe bancaire est passé de 2500 collaborateurs en interne, à environ 1 500 aujourd’hui, salariés détachés des Caisses régionales inclus. Sur les 1 000 postes supprimés, 500 postes ont été transférés vers les Caisses régionales, les 500 autres concernent des départs en retraite. « Il n’y a pas eu de mobilité ou de départ forcé », assure-t-on du côté de la direction.


En complément :

– Nice : juste un petit dérapage budgétaire pour le projet géant du Crédit Agricole