EMC, avec Legato, se consolide encore -merci IBM!

Les choses vont bien pour le numéro un mondial des logiciels d’administration de stockage: il est confirmé leader cette année encore par Gartner Dataquest

EMC, qui détient 25,6 % du marché des solutions de gestion du stockage, connaît aussi une belle progression avec ses logiciels de SRM (administration des ressources de stockage). Il faut dire que l’imminente conclusion du rachat de Legato (cher payé, disent la plupart des analystes) lui permet de déployer une stratégie qui n’est pas sans rappeler celle suivie par IBM. Après le matériel, le logiciel (là aussi d’infrastructure). C’est pourquoi, le récent accord passé entre la firme d’Armonk et le leader du stockage en réseau est particulièrement intéressant.

EMC = IBM/SMIS

Voici en effet la fin d’une attitude « propriétaire », à peine tempérée par des échanges d’API avec certains autres constructeurs. Aujourd’hui, place à une coopération ouverte dans une perspective de réseaux ouverts…

La première partie de cet accord, signée il y a quelques jours, met en place une coopération pour les développements d’outils destinés à l’administration des solutions ‘stockage’ des deux firmes, le tout dans le droit fil de la spécification SMI (Storage Management Initiative) préconisée par la SNIA. Cette spécification qui devrait permettre une interopérabilité réelle des matériels et logiciels de stockage et l’adoption de cette norme à l’horizon 2005 (autrement dit, demain). Cet accord de réciprocité a pour but de s’assurer que les produits des deux sociétés seront bien connectables et gérables dans une totale mixité d’environnement. Bref, tous les futurs outils d’administration SMIS pourront administrer des périphériques de stockage IBM et vice-versa.

La seconde partie de l’accord permet la certification des machines EMC sur les solutions XRC et TPRC d’IBM, une demande formulée par de nombreux clients: elle facilitera d’autant l’intégration des baies EMC dans les solutions logicielles d’IBM pour faire notamment en sorte que la réplication des données à distance puisse s’effectuer sur des « mélanges » de baies des deux marques. Ceci garantit donc une plus grande ouverture à la clientèle en matière de choix de logiciel d’administration du stockage, tout en pérennisant le parc de périphériques de stockage déjà implanté dans l’entreprise.

Enfin, la troisième partie de cet accord assure que les fonctionnalités des produits EMC ne seront nullement inhibées dans un environnement mixte.

iSCSI, aussi !

Par ailleurs, l’adoption d’iSCSI sur les machines de la gamme Symmetrix a été ressentie par certains comme une « imprimatur » accordée à ce protocole. La vérité est plus simple: EMC vise la plusieurs grande ouverture possible de ses produits aux univers SAN Fibre Channel et aux réseaux IP, d’où l’adoption d’iSCSI non pas en tant que pionnier, mais après de nombreux tests et une intégration qui suit pas à pas les progrès de la standardisation de cette interface.

Bien sûr, il y a aussi le rouleau compresseur Cisco qui pousse à l’adoption de ce standard et les bons rapports qu’entretient EMC avec celui-ci. Mais, il ne faut pas oublier qu’EMC a également des liens de longue date avec Brocade et qu’elle fut la maison mère de McData… De fait, c’est le meilleur de ces deux mondes que le fabricant-éditeur veut pouvoir offrir.

Convergence SAN/NAS

Le rapprochement entre SAN et NAS se concrétise très nettement. Notamment avec la nouvelle gamme Clariion: elle offre la capacité de mixer en environnement SAN des « têtes » NAS servant de passerelles entre réseau SAN et réseau IP. L’intégration des deux environnements présente l’intérêt d’une utilisation conjointe des mêmes disques. Idem sur le modèle NAS d’entrée de gamme, NF600G, qui joue, lui aussi, la mixité. Bref, NetApp ne risque pas de lui dire merci!

Les principales fonctions de SMI

SMI repose sur quatre fonctionnalités qui devraient garantir son succès :

– une syntaxe commune orientée objet (CIM-XML) permettant aux professionnels d’étendre dynamiquement les caractéristiques et les fonctions de leurs produits sans avoir à chaque fois à redéfinir l’administration du transport des données ;

– un modèle complet et unifié fournissant un contrôle total sur les unités logiques et les zones de stockage à l’intérieur d’un réseau SAN ;

– une automatisation de la prise en compte des périphériques de stockage. Ce dispositif n’étant pas sans rappeler le mode de fonctionnement des périphériques USB sous Windows 2000. Ceci s’accompagne toutefois de l’affichage automatique des caractéristiques de chaque composant connecté au SAN, ce qui devrait faciliter grandement la vie du responsable d’exploitation ;

– enfin, un système de verrouillage des ressources, lequel permet à plusieurs applications de gestion des ressources de stockage compatibles SMI de coopérer totalement sans pour autant entrer en conflit lorsqu’elles sont lancées simultanément. En bref, le système de blocage agit à la manière d’un chef d’orchestre pour l’exploitation des ressources de stockage par les applications.