La Document Foundation trace la feuille de route de LibreOffice

LibreOffice compte rapidement se démarquer de l’OpenOffice.org d’Oracle, en proposant de meilleures performances et une plus grande fidélité en terme de qualité de rendu des documents. Une première étape avant l’arrivée de changements plus profonds.

La Document Foundation a été créée suite au désaccord constaté entre Oracle et la communauté des logiciels libres quant au développement de la suite bureautique open source OpenOffice.org. Certes, cette initiative ne semble guère intimider Oracle, qui continue à mettre au point OpenOffice.org 3.3.

En parallèle, la Document Foundation poursuit son travail sur sa propre suite bureautique. LibreOffice 3.3 est ainsi accessible en version de test pour Windows, Linux et Mac OS X. Dans le même temps, elle livre ses plans concernant le futur de cette solution. Le tableur Calc adoptera un nouveau moteur (connu sous le nom de code d’Ixion), qui sera plus performant et permettra le support des bases de données et des macros VBA issues d’Excel. Le traitement de texte Writer et l’outil de présentation Impress proposeront un rendu plus fidèle que précédemment. L’interopérabilité entre les formats de fichiers sera également en progrès. Une bonne chose puisque la compatibilité avec les formats tiers et la fidélité du rendu restent les critiques les plus communes faites à l’encontre d’OpenOffice.org. Enfin, LibreOffice réduira sa dépendance vis-à-vis de Java, prenant ainsi le contrepied d’OpenOffice.org, qui devrait s’appuyer de plus en plus sur cette solution. Ce choix permettra à LibreOffice de gagner en légèreté, mais aussi probablement en rapidité de traitement.

Ces plans de développement semblent réalisables, près de 90 développeurs œuvrant aujourd’hui sur ce projet. Rappelons de plus que la plupart de ces fonctionnalités sont déjà présentes en sein de Go-oo, un autre dérivé d’OpenOffice.org, développé par Novell. Or, la compagnie est un supporter de la première heure de la Document Foundation. Le travail effectué sur Go-oo devrait ainsi être repris rapidement au sein de LibreOffice. Il est même prévu – à moyen terme – que le projet Go-oo soit purement et simplement abandonné au profit de LibreOffice. L’avenir de cette solution semble donc sans nuages, avec comme avantages de proposer plus de fonctionnalités et plus de liberté d’utilisation et de développement que son aînée. Il ne lui reste donc plus… qu’à se faire un nom, ce qui reste la seule difficulté pour espérer détrôner un jour OpenOffice.org.

À plus long terme, la Document Foundation souhaite changer le mode d’utilisation de sa suite bureautique, en se concentrant sur les documents. LibreOffice pourrait ainsi devenir mieux intégré, à l’instar de produits comme Lotus Symphony ou ClarisWorks/AppleWorks, un logiciel qui mêlait avec bonheur les différents modules au sein d’un même document. Seul l’avenir nous dira quel chemin suivra la Document Foundation dans ce secteur, ses responsables restant aujourd’hui assez vagues à ce sujet.