L’activité logicielle de HPE bientôt dans l’escarcelle de Thoma Bravo ?

HPE serait en négociation avec le fonds d’investissement Thoma Bravo pour céder son activité logicielle. L’opération serait comprise entre 8 et 10 milliards de dollars.

En juillet dernier, les premières rumeurs avaient fuité dans la presse économique : HPE étudierait la vente d’une partie de son portefeuille de logiciels comprenant notamment Autonomy, Mercury, mais aussi Vertica et ArcSight. La firme avait mandaté Goldman Sachs pour entamer les discussions sur cette reprise.

Les rumeurs prennent un peu plus d’ampleur aujourd’hui. Reuters indique que HPE serait entré en négociations avec le fonds d’investissement Thoma Bravo pour la reprise de ses activités logicielles. Ce dernier aurait proposé la meilleure offre lors du tour de table organisé par la banque d’affaires. Selon l’agence de presse, qui cite des sources proches du dossier, plusieurs autres fonds d’investissement étaient sur les rangs, Vista Equity Partners Management, Carlyle Group et TPG Capital, avec de grands écarts dans les propositions financières.

7,5 milliards de dollars proposés par Thoma Bravo

Thoma Bravo aurait proposé plus de 7,5 milliards de dollars pour l’activité logicielle de HPE. Alors que ce dernier table plutôt sur une fourchette comprise entre 8 et 10 milliards de dollars. Le fonds n’est pas un inconnu dans le domaine de l’IT, car il dispose déjà d’un portefeuille garni. En juin dernier, il a acquis Qlik, spécialiste de la dataviz. En 2014, il avait racheté Compuware, qui s’est scindé en deux en donnant naissance à Dynatrace. La même année, il s’est offert Riverbed pour 3,6 milliards de dollars. Et il est toujours l’heureux propriétaire de Landesk depuis 2010.

En rachetant tout ou partie de l’activité logicielle de HPE, Thoma Bravo pourra trouver des synergies et des réductions de coûts avec d’autres actifs de son portfolio. On pense notamment à Vertica et Qlik pour la partie Big Data, mais aussi à ArcSight et Landesk dans les solutions de sécurité.

Pour HPE, cette cession s’inscrit dans la stratégie de Meg Whitman de recentrer l’entreprise sur ses fondamentaux : datacenter, réseau et stockage. La dirigeante a déjà procédé à quelques ajustements en ce sens avec la cession de l’activité services à CSC en mai dernier. Pour se renforcer dans le domaine du HPC, HPE s’est offert pendant l’été SGI. La vente de l’activité logicielle solderait également la désastreuse acquisition d’Autonomy pour 10,24 milliards de dollars en 2011, sous l’ère Apotheker. En 2012, Meg Whitman a été obligé de provisionner une charge de 8,8 milliards de dollars car le rachat était surévalué et entaché de fraudes, selon HPE. Depuis, la bataille judiciaire fait rage entre le groupe californien et les anciens dirigeants d’Autonomy.

L’activité logicielle de HPE a généré un chiffre d ‘affaires de 3,6 milliards de dollars en 2015, contre 3,9 milliards en 2014.

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