Licenciements en vue chez Ericsson

A l’occasion de sa conférence Capital Markets Day, Ericsson expose sa stratégie pour les trois années à venir. Elle passe notamment par une réduction des coûts de 1 milliard d’euros.

« Nous abordons la prochaine étape de notre transformation pour devenir un acteur majeur des technologies de l’information et de la communication. Nous continuerons de miser sur notre force combinée de technologies et de services pour rester pertinent aux yeux de nos clients dans une industrie en mutation. » A l’occasion du Capital Markets Day qui se tient ce jeudi 13 novembre à Stockholm, le PDG d’Ericsson, Hans Vestberg (photo), a donné les grandes orientations de la stratégie de l’entreprise suédoise pour les trois prochaines années. Orientations qui passent par l’accélération du développement des offres et des réductions de coûts.

1 milliard d’euros d’économies

Des réductions qui s’élèveront à 9 milliards de couronnes suédoises (près d’1 milliard d’euros) d’ici 2017, annonce Ericsson. Pour y parvenir, Ericsson entend rationaliser le portefeuille produits et les méthodes de travail en R&D, améliorer les structures SI/IT, accélérer la transformation des prestations de services, accroître l’efficacité de la chaîne d’approvisionnement et accentuer la pression sur les frais généraux. La moitié des économies porteront sur la réduction des dépenses opérationnelles (Opex) et l’autre aura un impact sur les coûts de vente, prévient l’équipementier. « Les économies intégreront à la fois des réductions d’effectifs et des économies sur les coûts externes. ». Autrement dit, des licenciements sont à prévoir. Le géant IT aujourd’hui emploie plus de 110 000 personnes à travers 184 pays.

De fait, Ericsson a déjà commencé à se libérer des activités les moins rentables. En septembre dernier, l’entreprise a mis un coup d’arrêt à son activité modem, héritée de la scission d’avec ST-Ericsson en août 2013. L’ouverture des centres ICT mondiaux est également concernée par le mouvement qui se poursuivra dans d’autres secteurs restant à préciser. « Bien que nous croyons que l’Opex atteindra un pic en 2014, nous pensons que nous pouvons faire davantage pour accroître l’efficacité et réduire les coûts », a commenté le directeur financier Jan Frykhammar.

Croissance annuelle visée de 10%

Paradoxalement, pour réaliser ces économies, Ericsson entend dépenser entre 3 et 4 milliards de couronnes (entre 325 et 433 millions d’euros) pour mettre en œuvre les restructurations. Celles-ci n’empêcheront pas l’équipementier de réaliser ses objectifs de croissance annuelle moyenne de 10% entre 2013 et 2017 sur ses segments de marché (équipements, services et support). Supérieure à celle estimée entre 3 à 5% pour l’ensemble du marché et au 7% de sa croissance affichée entre 2010 et 2013.

Cette croissance, Ericsson ira la chercher sur son cœur de métier (équipements radio, cœur de réseau, transmission et services télécoms), l’offre Cloud, les réseaux IP mais aussi sur des activités plus récentes comme la diffusion de contenus pour la télévision et les média, les solutions OSS/BSS ainsi que dans les domaines de l’industrie et de la société qui débordent du seul segment des opérateurs télécoms. Autant de nouveaux secteurs porteurs qui « nécessitent aujourd’hui moins d’investissements comparé au cœur de métier ».

Cette annonce s’inscrit dans des résultats mitigés d’Ericsson. Au troisième trimestre, le résultat d’exploitation de l’entreprise a reculé de 7% à 3,9 milliard de couronnes (422 millions d’euros) pour un chiffre d’affaires de 57,6 milliards de couronnes (6,2 milliards d’euros) en hausse annuelle de 9%.

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