SFR: Vivendi rachète la participation de Vodafone pour 8 milliards

Vodafone et Vivendi ont enfin trouvé un terrain d’entente. Le français paie un très bon prix: pratiquement 8 milliards d’euros pour reprendre les 44% que le britannique possédait

Le suspens aura duré près d’une décennie. Et 15 jours d’âpres discussions…. Au début des années 2000, sur le grand échiquier du marché des télécoms, il paraissait plus que probable que SFR pourrait passer sous la coupe de Vodafone. C’était, entre autre état de faits, la réponse de Vodofone aux ambitions d’Orange à l’international. Les multiples scénarios étaient régulièrement évoqués.
Au final,  ce n’est pas la prise de contrôle par Vodafone qui l’a emporté. Le géant britannique a dû constamment piloter à vue ces dernières années, et la récente crise l’a obligé à faire clairement des choix. Il a préféré vendre à bon prix maintenant plutôt que de continuer à remettre encore et toujours sa décision.

Effectivement, Vivendi met le paquet: pour reprendre la part des 44% de Vodafone dans SFR (qui inclut depuis peu Cegetel), Vivendi doit débourser 7,95 milliards d’euros en ‘cash.

Pour Vodafone, les priorités ont changé: pour mieux s’implanter dans des pays émergents -dont l’Afrique et surtout l’Inde, marché très prometteur- le géant britannique a besoin de liquidités : il vient de racheter les parts d’un partenaire en Inde, qui détenait encore 33% d’une co-entreprise, Essar.
Côté vente, Vodafone a cédé pour 5 milliards de dollars, il y a quelques mois, sa participation dans le japonais Softbank. Il a également décidé de vendre sa filiale Polkomtel en Pologne et devait se retirer de Verizon Wireless.
La cession de sa participation dans SFR s’inscrit donc dans cette réorientation à l’international, où SFR devenait moins stratégique et Vivendi prêt à payer le bon prix…
La transaction devrait être finalisée d’ici fin juin 2011.

Pour Vivendi, c’est donc cher payé (plus de 6 fois le résultat opérationnel), mais c’est, diront certains, le prix de la liberté enfin trouvée – un dénouement attendu de longue date, qui lève une lourde hypothèque sur la destinée de SFR.
Le groupe de Jean-Bernard Levy va pouvoir « gagner en flexibilité » et se concentrer sur des marchés stratégiques en Europe.  « Le pacte qui lie Vivendi à Vodafone dans SFR encadre la liberté commerciale de Vivendi et interdit à SFR tout développement à l’international», déclarait-il à la mi-mars, constatant des conflits d’intérêts sur certains marchés.
Il ne faisait alors pas mystère que les discussions pouvaient être finalisées avec Vodafone mais qu’il n’était pas question de dépasser les 7 milliards… (cf. notre article : ‘Discorde entre Vivendi et Vodafone sur le prix final de SFR‘).
L’opérateur mobile français, principal challenger d’Orange, affiche 21,3 millions de clients mobiles (dont 16 millions d’abonnés forfaits) et 4,8 millions dans l’Internet haut débit, rappelle notre confrère ITespresso.