Base de données : Oracle menacé par l’Open Source

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Des offres comme Cassandra, MongoDB et PostgreSQL concurrencent Oracle Database sur les nouveaux marchés, mais également sur les projets traditionnels.

Bloomberg s’est penché sur un intéressant phénomène : le désaveu des solutions de gestion de bases de données propriétaires au profit d’offres Open Source. Une tendance qui touche de plein fouet des acteurs comme Oracle.

Les entreprises abandonnent rarement Oracle sur un projet en production, mais tendent à écarter la firme lors de la mise au point de nouvelles solutions. Gartner estime que les bases de données Open Source et Open Core devraient monter en puissance au cours des années à venir. Nous écartons pour notre part l’Open Core. S’il est employé avec succès pour MySQL, c’est plus dû à un coût de licence attrayant qu’à un réel intérêt des entreprises pour l’Open Core.

Des ventes en baisse constante

Bloomberg note une baisse des ventes de nouvelles licences chez Oracle. Baisse qui se perpétue depuis 7 trimestres. Cette chute oblige la compagnie à se reporter sur les frais de maintenance, au grand dam des clients existants, qui doivent supporter des coûts de fonctionnement de plus en plus élevés… ce qui les mène immanquablement à mettre Oracle de côté pour leurs nouveaux projets. La boucle est bouclée et la gronde monte chez les clients de la société.

Mais vers quelles solutions se tournent aujourd’hui les entreprises ? Bloomberg cite Cassandra de la Fondation Apache. Une offre NoSQL initialement développée par Facebook et utilisée aujourd’hui par d’autres grands acteurs, comme Apple ou Netflix. DataStax, qui propose une version entreprise de Cassandra, rapporte des gains massifs par rapport aux solutions Oracle, avec des licences plus de 5 fois moins coûteuses. Dans le monde du NoSQL et du Big Data, d’autres offres ont également le vent en poupe, comme MongoDB.

Le concurrent le plus direct reste PostgreSQL

Bloomberg oublie toutefois un acteur de poids dans son inventaire : PostgreSQL. Un produit discret, mais qui reste le principal concurrent d’Oracle Database sur ses marchés historiques. PostgreSQL est certes moins sophistiqué que l’offre d’Oracle, mais répond aux critiques des entreprises qui reprochent à la firme américaine de payer fort cher des fonctionnalités dont elles n’ont pas l’usage.

Le classement de juin opéré par DB-Engines reflète bien l’état du marché. Le top 3 est composé d’Oracle, MySQL et SQL Server. Avec des scores respectifs de 1466, 1278 et 1118 points, ces trois solutions demeurent largement devant la concurrence (le 4e du classement ne décroche qu’un score de 281 points). Mais elles sont également toutes trois en baisse. L’indice d’Oracle Database cède ainsi 2,36 % sur un an et celui de MySQL -2,44 %. Quant à Microsoft, c’est la débandade, avec une chute de 9,46 % sur un an.

A contrario, les solutions Open Source du top10 gagnent toutes du terrain. PostgreSQL pointe en quatrième position, avec une croissance de son indice de 17 % (284 points). Même tendance pour MongoDB, 5e du classement, en hausse de 21 %, Cassandra (8e, +33 %), SQLite (9e, +21 %) et redis (10e, +47 %).

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