Suppression d’emplois, IA, …la stratégie de SAP inquiète ses clients francophones

SAP IBM Watson

Après S/4 HANA et le Cloud, les clients francophones de SAP, regroupés au sein de l’USF, s’inquiètent du nouveau mouvement stratégique de l’éditeur allemand vers la GenAI.

La suppression de 8000 postes annoncée le 24 janvier par SAP, signe d’un virage vers l’intégration  soutenue de l’intelligence artificielle générative dans ses logiciels, inquiète les clients francophones du champion européen de l’ERP.

Regroupés au sein de l’USF, depuis 1989,  elle rassemble 3 700 membres issus de 450 entreprises qui représentant 75% du CAC40. Une sacrée force de frappe qui n’hésite jamais à se manifester quand les annonces de SAP semblent pouvoir impacter le bon fonctionnement de leur système d’information.

« L’USF demande à SAP d’expliquer clairement comment ces ambitions ne détourneront pas l’éditeur de ses engagements d’apporter des réponses technologiques fiables et durables aux vraies problématiques métier que ses clients ont exprimées à plusieurs reprises.»  argue l’association qui regrette  que l’éditeur allemand n’ait pas donné d’informations « sur les fonctions ou pays impactés par cette restructuration.».

SAP annonce son virage vers la GenAI

Après son mouvement vers S/4 HANA, qui a provoqué de vifs échanges avec de nombreux clients mécontents, SAP va investir un milliard €, en deux ans, pour intégrer des outils d’IA générative dans ses logiciels.

« La communauté des utilisateurs SAP francophones est à la fois surprise et inquiète à la suite de ces annonces.» affirme Gianmaria Perancin, le président de l’USF qui effectue son sixième mandat d’affilée à la tête de l’association.

SAP indique en effet que cette vague de licenciements est justifiée par la volonté de « transformer sa structure opérationnelle » afin de profiter de «synergies organisationnelles» et des « gains de productivité tirés de l’intelligence artificielle ».

« L’USF espère que les suppressions de postes ne seront pas au détriment des activités on-premise et donc des clients historiques, qui sont en droit d’attendre un niveau de mobilisation et d’accompagnement équivalent, en termes de R&D notamment, à l’ensemble des autres clients qui ont déjà adopté les solutions cloud.» s’inquiète l’association.

Et de s'étonner que l'axe stratégique du «cloud-only», amorcé en 2021, soit déjà aussi rapidement supplanté par un autre. L'USF se dit  « surprise de la priorité de plus en plus stratégique accordée par SAP à l’Intelligence Artificielle, alors même que les virages stratégiques récents sont loin d’être complètement et définitivement adoptés par les clients sur le terrain, entre une transition S/4HANA non terminée, et une transition RISE non comprise.».

Une crainte que l'USF avait déjà manifesté publiquement en septembre contre la hausse de 5 % du coût de la maintenance des licences des produits on-premise pour 2024, accusant SAP d'appliquer la technique de « shrinkflation », qui consiste à diminuer la quantité d’un produit sans en changer le contenant, pour en augmenter sa marge.