Télégrammes : Cyber armée française, Skype Translator pour mobile, Magic Leap déçoit, haut débit en Europe

Même quand ils se font désirer, inutile de hurler à en perdre la voix pour lire les télégrammes du soir.

La France se dote de cyber-soldats. « Une arme à part entière faisant partie des moyens à disposition du commandement militaire. » C’est ainsi que Jean-Yves Le Drian a qualifié ce lundi l’arme cyber, à l’occasion d’un déplacement près de Rennes au cours duquel le ministre de la Défense a dévoilé les grandes lignes de la doctrine de la France sur ce nouveau théâtre d’opérations. Une première et qui intègre explicitement un volet offensif. « Nos capacités cyberoffensives doivent nous permettre de nous introduire dans les systèmes ou réseaux de nos ennemis, afin de causer des dommages, des interruptions de service ou des neutralisations temporaires ou définitives, justifiées par l’ouverture d’hostilité à notre encontre », a dit le ministre. La doctrine, appelée à être publiée prochainement, prévoit riposte et neutralisation en cas de cyberattaque. Jean-Yves Le Drian a précisé que des unités de cyber-soldats allaient être créées à cette fin. Elles seront placées sous l’autorité d’un général (4 étoiles), qui aura sous ses ordres, à l’horizon 2019, 2 600 militaires et 600 experts de la Direction générale de l’armement (DGA). Sur la période 2014-2019, les investissements de l’armée française sur le sujet auront triplé, passant de 150 à 440 millions d’euros. La France n’est pas seule à renforcer les capacités de son armée cyber; tout récemment, l’Allemagne, inquiète du potentiel de la Russie en la matière, a annoncé la création d’une division dédiée (forte à terme de 20 000 hommes).

Skype Translator s’attaque aux mobiles. Proposée depuis 2014 (en test) sur l’offre desktop, la traduction automatique en temps réel sur Skype s’étend aujourd’hui aux appels vers les mobiles, ainsi qu’aux lignes fixes. « Vous pouvez maintenant utiliser Skype pour appeler des personnes sur leurs téléphones et communiquer entre langues différentes, même s’ils n’ont pas Skype », indique l’équipe de Skype sur son blog. L’anglais, l’espagnol, le français, l’allemand, le chinois (mandarin), l’italien, le portugais (brésilien), l’arabe et le russe sont aujourd’hui supportés. Pour l’heure, seuls les « Insiders » (les béta testeurs) de la nouvelle version de Skype Preview peuvent bénéficier de la fonctionnalité depuis leur desktop. Ils devront également avoir souscrit des crédits Skype (pour les appels vers les interlocuteurs non pourvus du logiciel de communication IP). Lors d’une communication, l’interlocuteur est averti que la conversation est enregistrée et traduite dans la foulée. Microsoft n’a pas précisé quand il espérait généraliser la fonctionnalité à la version stable de son logiciel.

Magic Leap, le doute plane. La start-up, encensée il y a quelques années pour son avance dans la technologie de réalité augmentée, aurait pris du retard. En cause, un article dans The Information qui a testé le casque WD3 et a été déçu du résultat des images « floues et tremblantes ». Pourtant, Magic Leap est reconnu pour ses vidéos montrant des démonstrations époustouflantes. Comme celle mettant en scène des hologrammes des droïdes C3PO et R2D2 de Star Wars avait marqué les esprits. En juin, Magic Leap a noué un partenariat avec Lucasfilm (groupe Disney) autour de la réalité augmentée, avec la création d’un labo commun, rappelle ITespresso. D’où l’inquiétude des journalistes, la start-up qui fait le buzz aurait surexploité des effets spéciaux pour valoriser sa technologie. Le fondateur Rony Abovitz s’est fendu d’un message sur un blog pour expliquer les étapes des développements et rassurer.

500 millions d’euros pour le haut débit en Europe. la Commission européenne et la Banque d’investissement (EIB) ont annoncé un fonds de 500 millions d’euros pour améliorer les infrastructures haut et très haut débit au sein des pays de l’Union. Ce « Connecting Europe Broadband Fund » réunit différents organismes de financement européens dont la Caisse des dépôts en France, la banque de développement KfW Bankengruppe allemande, ou la Cassa Depositi e Prestiti d’Italie. La Commission européenne participera en fonds propre à hauteur de 100 millions d’euros. Ce volume global d’investissement, qui reste à finaliser, sera réparti sur 7 à 12 projets individuels à hauteur de 1 à 12 millions chacun. L’initiative entend renforcer la connectivité d’une vingtaine de pays du continent.