Une entité véhicule connecté chez Renault contestée

Le projet d’entité véhicules connectés et services de mobilité (A-CMS) d’Alliance Renault-Nissan se précise. La CFDT redoute la guerre des talents et réclame une organisation plus cohérente.

L’Alliance Renault-Nissan a présenté cet été au comité central d’entreprise (CCE) et au comité d’établissement de Guyancourt les contours de sa nouvelle entité « programme » nommée A-CMS (Alliance Connected Vehicles and Mobility Services). L’entité va regrouper six activités : plan, exploitation, stratégie/partenariat, expérience client, big data et cybersécurité.

La CFDT dit reconnaître « le caractère stratégique du véhicule connecté » dans un communiqué. Mais elle juge le projet « bien tiède au regard des ambitions affichées au printemps » par l’alliance automobile franco-japonaise. Selon le syndicat, « le véhicule connecté n’est pas visible dans l’organisation de Renault ».

Management « pas unifié »

« Le leadership de M. Regzic n’est pas affirmé [ndlr : Ogi Regzic a été nommé en janvier 2016 senior vice-président en charge des véhicules connectés et des services de mobilité de l’Alliance]. Car des activités projets concernant le véhicule connecté continueront d’exister dans différents secteurs de l’entreprise comme à la DEA-SM, au commerce, à l’APV et à l’informatique », considère la CFDT.

Le syndicat déplore, par ailleurs, la volonté prêtée au groupe de réaliser majoritairement « des recrutements extérieurs » pour « staffer » l’entité A-CMS. Elle devrait employer à terme « 140 personnes », dont de nombreux ingénieurs. Aujourd’hui, « 20 à 30 salariés » travaillent déjà sur le véhicule connecté, mais ils craignent d’être laissés à la porte de cette unité, selon le syndicat.

Acquisition de Sylpheo

Pour toutes ces raisons, la CFDT Renault s’est déclarée défavorable au projet présenté en juillet. Le syndicat a demandé à la direction « de réfléchir à une organisation plus cohérente ».

Du côté de Renault-Nissan, on réaffirme l’objectif fixé en début d’année : commercialiser 10 véhicules « dotés d’une technologie de conduite autonome » et recruter 300 experts de cette technologie d’ici 2020.

Le constructeur automobile a d’ailleurs annoncé lundi l’acquisition de Sylpheo, développeur français d’applications, mais aussi intégrateur et partenaire Gold de Salesforce. Les 40 ingénieurs et développeurs de Sylpheo vont rejoindre l’Alliance.

Lire aussi :

Philippe Paban, DSI de Renault : « Réinternaliser les talents sur les technologies »

Voiture connectée : PSA attire les développeurs sur la santé et le bien-être

Next Two : Renault avance sur la piste de la voiture robotisée