Cloud : les DSI se plaignent des coûts cachés

Cloud, le revers de la médaille ? Une étude révèle les coûts cachés du Cloud, coûts d’autant plus significatifs que les DSI français ont tendance à faire appel à une multitude de fournisseurs.

Des factures lissées dans le temps, des dépenses ajustées au plus près des besoins… et aussi de coquets coûts cachés. Passé l’implémentation et les promesses des lendemains qui chantent des fournisseurs, le Cloud se traduit par quelques dépenses inattendues, révèle une étude menée par le cabinet Vanson Bourne pour le compte de Sungard Availability Services, spécialiste de la continuité d’activités. Basée sur les réponses de 150 professionnels de l’IT en France (travaillant dans des entreprises de plus de 500 personnes), cette étude évalue à près de 600 000 euros par an en moyenne le montant de ces coûts cachés. C’est plus que dans les autres pays étudiés par Vanson Bourne (Royaume-Uni, Irlande, Suède). Signalons que les entreprises françaises sont aussi celles qui, en moyenne, ont opté pour le plus grand nombre de fournisseurs de Cloud : 5 en moyenne contre 3 en Royaume-Uni. Pourtant seul un responsable IT sur deux dans notre pays est persuadé d’utiliser trop de plates-formes de Cloud, alors qu’ils sont trois sur quatre dans ce cas outre-Manche.

Selon Vanson Bourne, les entreprises françaises de plus de 500 personnes (soit 2 415 organisations) dépenseront, sur 5 ans, 5,5 milliards d’euros en maintenance et coûts cachés sur leurs services Cloud.

Pas moins de 9 entreprises hexagonales sur 10 sont concernées par l’apparition de ces coûts cachés, plus que la moyenne dans les autres pays. 17 % des sociétés françaises sont toutefois parvenues à limiter ces coûts à moins de 34 000 euros par an.

Intégration : le Cloud est plus cher

Dans le détail, ces dépenses inattendues proviennent de l’intégration (44 %), de la maintenance interne de logiciels (38 %), de la maintenance interne de matériels (39 %), de l‘intégration entre différents Cloud (28 %), des ressources humaines nécessaires au déploiement (25 %) ou encore de la gestion des fournisseurs de services (22 %). Au final, les responsables IT qui estiment ne pas avoir atteint leurs objectifs en matière de réduction des coûts (43 % du total) sont presque aussi nombreux que ceux qui sont convaincus du contraire (47 %). Rappelons que la réduction des coûts reste la première motivation conduisant les entreprises hexagonales à s’intéresser au Cloud.

Au final, 69 % des responsables interrogés en France estiment que leur organisation débourse davantage avec le Cloud qu’auparavant pour maintenir l’intégration du SI. Plus que dans n’importe quel autre pays sondé par Vanson Bourne. Et le Cloud n’a pas forcément amélioré le quotidien à la DSI, contrairement aux promesses affichées par les prestataires. 60 % des responsables interrogés pensent que le Cloud a rendu leur travail plus stressant.

Aller-retour pour 45 % des applications

De façon intéressante, les DSI français remettent assez massivement en cause la première implémentation Cloud menée dans leur organisation. 48 % d’entre eux signalent qu’elle est toujours en usage, mais 44 % affirment réfléchir à son remplacement. Surtout, 45 % des applications ou systèmes que les organisations françaises ont transférés à un moment sur le Cloud sont revenus sur des infrastructures physiques, selon l’étude. Un retour en arrière massif si on compare cette proportion à celle affichée par le Royaume-Uni (19 %). Bien sûr, les questions de sécurité expliquent ce mouvement de balancier, mais les DSI hexagonaux se distinguent aussi par leur défiance vis-à-vis des capacités des fournisseurs : ils sont près d’un sur deux dans ce cas (34 % seulement outre Manche).

Au cours des trois dernières années, 22 % des organisations françaises ont investi dans le Cloud public. 10 % d’entre elles se sont cantonnées au Cloud privé. Tandis que 68 % des sociétés de l’Hexagone se sont déjà lancées dans une combinaison des deux. En moyenne, une entreprise française dépense plus de 28 000 euros par mois pour maintenir ses services Cloud (contre 23 000 euros environ aux Royaume-Uni).

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