Denis Le Brizault : « CFN est la pierre angulaire du réseau de BT en France »

Denis Le Brizault directeur des activités télécoms de BT France

BT a ouvert son 25e réseau de fibre en propre, le CFN, à Paris. Objectif, augmenter la compétitivité de l’opérateur britannique sur la place française.

BT a choisi Paris pour déployer son 25e CFN (City Fibre Network) Européen. Présent à travers six pays en Europe (Espagne, Allemagne, Belgique, Irlande, Italie, Pays-Bas) et deux en Amérique latine (Argentine, Colombie), les CFN de l’entreprise britannique ont vocation à l’affranchir des opérateurs locaux pour optimiser la collecte des données, améliorer la fourniture de ses services et renforcer l’interconnexion à l’international de ses clients.

3 boucles fibre de 100 kilomètres

Le CFN de Paris et sa proche banlieue répond à la même logique : connecter directement ses clients à son réseau. Pour y parvenir, BT a déployé trois boucles locales d’une centaine de kilomètres chacune reliant 10 datacenters (Equinix, Interxion, TeleCity…), dont ses deux sites propres de Nanterre et Paris, interconnectés par deux nœuds CFN, auxquels viennent se relier les bâtiments des clients finaux (soit 1500 km de câble supplémentaires). De la fibre de bout en bout que BT opère mais ne détient pas en propre. « Nous n’avons pas vocation à posséder de la fibre face aux progrès technologiques [qui nécessite potentiellement des redéploiements à chaque nouvelle génération], argumente Denis Le Brizault, directeur des activités télécoms chez BT France. Notre métier est de délivrer des services, pas de posséder de la fibre. »

BT City Fibre Networks (CFN) Paris)
Le CFN de Paris : 3 boucles principales de 100 km chacune complétées par 1500 km de liens vers les bâtiments clients.

La fibre va justement permettre à BT d’unifier la délivrance de l’ensemble de ses nombreux services (transport, hébergement, cloud, communications unifiées, visioconférence, centre de contacts, sécurité…) aux clients qui n’auront alors plus à déployer un lien spécifique par service. La fibre de BT offre des débits évoluant de 100 Mbit/s à 10 Gbit/s par lien avec services managés, redondance, support 24x7x365. De quoi largement répondre aux besoins propres à chaque client tout en préparant l’avenir. « On pourra atteindre les 800 Gbit/s d’ici 2 à 3 ans », assure Denis Le Brizault.

Rappelons que l’opérateur vise les grands comptes et grosses PME au développement international qui réalisent 1 milliard d’euros de CA annuel à minima.

Rationaliser les coûts

Si Paris et ses alentours « représente un tiers du marché des télécommunications et plus encore au niveau des datacenters parisiens avec la présence des grands groupes », rappelle le dirigeant, BT va évidement continuer à délivrer ses services en région. En s’appuyant sur ses partenaires opérateurs, et néanmoins concurrents, pour assurer les interconnexions, aucun autre CFN français n’étant projeté pour le moment.

Mais le réseau fibre de la capitale permettra à BT de rationaliser ses coûts nationaux et augmenter sa compétitivité localement en amenant les partenaires à renégocier les accords. « Le CFN est la pierre angulaire d’un réseau physique pour adresser d’autres réseaux en mutualisant la collecte à Paris. Nous allons devenir très compétitif sur le très haut débit et avec les réseaux virtuels », justifie Denis Le Brizault.

Tailler des croupières à Orange

Lequel entend bien tailler des croupières aux 90% du marché entreprise que détient Orange Business Services. « L’abandon du SDH et de l’ATM est inévitable car ils coûtent cher à maintenir. L’opérateur est amené à migrer vers la fibre-Ethernet, trois fois moins cher. Nous, nous sommes aujourd’hui prêts. »

Objectif : devenir très compétitif sur la France et porter la barre de la part française de 20% aujourd’hui à 35-40% dans les résultats du groupe. Dans les faits fonctionnel depuis juillet, le CFN va opérer une cinquantaine de clients d’ici la fin de l’année. BT vise les 150 d’ici 3 ans. Sur les 450 qu’il revendique dans le pays dont quelques « très beaux logos » dans les secteurs de la finance, l’énergie, les cosmétiques, le transport… En 2012, BT France a réalisé 400 millions d’euros de chiffre d’affaires environ.

crédit photo © BT

[Article mis à jour à 18h09]


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