Fusion SFR-Numericable : Patrick Drahi promet d’embaucher

En cas d’acquisition de SFR, Patrick Drahi promet de poursuivre ses investissements d’infrastructure et de se fournir auprès des industriels français.

Vers une surenchère de promesses ? Alors que, dans sa tentative de convaincre le gouvernement Martin Bouygues promettait de ne pas engager de plan de restructuration en cas de fusion de Bouygues Telecom avec SFR (ce qui semble peu réaliste tant les risques de doublons sont grands), Patrick Drahi, l’autre candidat au rachat de la filiale de Vivendi, promet lui aussi de conserver les emplois et même d’en créer de nouveaux.

Patrick Drahi, s’engagerait ainsi à « ne pas licencier, à conserver les 8500 emplois chez SFR et les 2400 emplois chez Numericable, et même recruter des commerciaux pour le marché des entreprises », annonce au Figaro.fr le propriétaire d’Altice, premier actionnaire de Numericable (avec bientôt 40% des parts).

Cette promesse de l’emploi s’accompagne d’autres alors que Vivendi a fixé à mercredi 20 heures la date limite de dépôt des candidatures. Toujours selon le quotidien, Patrick Drahi aurait ainsi promis à Arnaud Montebourg d’acheter ses équipements auprès d’industriels nationaux, Alcatel-Lucent, Sagemcom ou Technicolor, pour ses investissements en France comme à l’étranger (où Altice réalise 2 milliards de chiffre d’affaires au Portugal, Belgique, Suisse, Israël, Caraïbes avec Outre-Mer Telecom et en République dominicaine où il récemment a racheté l’activité d’Orange).

Priorité au câble plus qu’au mobile

Enfin, Patrick Drahi affiche ses ambitions pour le futur groupe : se concentrer sur l’activité câble-fibre plus rémunératrice par abonné que les mobiles (qui ne représenteront alors plus que 25 à 30% de l’activité du futur groupe alors que les mobiles de SFR génèrent 4,7 milliards d’euros de CA contre 1,3 milliard pour Numericable) et répond mieux aux besoins de débit des entreprises; poursuivre les investissements dans la fibre et couvrir 15 millions de foyers en 2020 (contre 10 millions câblés aujourd’hui dont 5 millions reliés à la fibre); et recruter 6 millions de nouveaux clients d’ici 3 à 4 ans pour atteindre 3 milliards de chiffre d’affaires dont une partie issue de l’activité Entreprise qui bénéficierait d’un fort développement. Et, enfin, faire disparaître la marque Numericable au profit de celle de SFR.

Il n’en reste pas moins que Patrick Drahi traîne une image d’exilé fiscal avec une sa holding Altice basée au Luxembourg, région bien connue pour son faible taux d’imposition. Le grain de sable dans la machine gouvernementale ?

crédit photo © Patrick Tourneboeuf


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