Le marché des communications recule de plus de 4% au 3e trimestre en France

baisse revenus opérateurs © Kenishirotie - shutterstock

Alors que les volumes de la téléphonie fixe et mobile progressent massivement, le marché des communications poursuit sa baisse en valeur. Paradoxal ?

Pour le troisième trimestre consécutif, les opérateurs français ont vu leurs revenus baisser sur le marché des communications. Avec un chiffre d’affaires global de 10,43 milliards d’euros au troisième trimestre, le secteur recule de 4,5% par rapport à la période équivalente en 2011, selon le dernier Observatoire des marchés (PDF) de l’Arcep.

À l’exception des services de capacité (liaisons louées et transport de données) en hausse de 1,7% à 916 millions d’euros, tous les segments sont en baisse. Celui de la téléphonie mobile accuse le plus gros choc avec une perte de 9,1% à 4,35 milliards. Une baisse de valeur qui s’explique essentiellement par la concurrence acerbe que se livrent les opérateurs sur les tarifs des offres depuis l’arrivée de Free Mobile il y a 1 an.

Internet et téléphonie en baisse de 5,6%

Si le secteur des services fixe recule pour sa part de 1,4% à 3,9 milliards, il affiche néanmoins une progression, certes modeste (+1,2%), par rapport au second trimestre 2012. L’ensemble des services de téléphonie et Internet baisse globalement de 5,6%.

Les revenus des opérateurs français en baisse au troisième trimestre 2012

Une baisse paradoxale en regard des usages. Si le volume des appels fixe se maintient (-0,6%) avec 25,32 milliards de minutes, celui des appels mobiles grimpe en flèche de près de 16% à 29,6 milliards de minutes. Un phénomène qui s’explique notamment par la multiplication des forfaits mobiles voix illimitée.

Explosion de la data mobile

Pour sa part, la data mobile explose littéralement avec plus de 25,4 milliards de téraoctets (plus de 25.400 milliards de gigaoctets) consommés sur la période (+72,1% par rapport à 2011). Là encore, l’arrivée des forfaits à 2, 3, 4 ou 6 Go (voire 15 Go chez Orange pour l’offre 4G) sur le marché explique probablement cette surconsommation. Laquelle, avec les très hauts débits de la 4G, va sans aucun doute accentuer cette courbe exponentielle.

Il faut aussi compter sur la hausse générale du marché de 7,4% annuellement. Le nombre de cartes SIM frôlait, au 30 septembre 2012, les 72 millions d’unités dont 43,5 millions pour les forfaits de téléphonie (+11,2%) et 15,5 millions pour les cartes prépayées (-2,2%).

Hausse des abonnements fixes

Les cartes SIM dédiées au M2M explosent pour leur part de près de 39% à 4,4 millions d’unités. Un volume encore modeste qui ne cessera d’augmenter au moins jusqu’en 2020 si l’on en croit les prédictions sur le marché de l’Internet des objets. Elles devraient, dans ce cadre, composer un relais de croissance pour les opérateurs qui peinent désormais à augmenter leurs profits sur l’activité historique de communications.

Les abonnements aux services fixes et mobiles en hausse au troisième trimestre selon l'Arcep

Pour sa part, le volume des abonnements fixe est également en hausse. De 5,7% sur l’ADSL et le très haut débit avec 23,63 millions de foyers connectés dont près de 1,5 million bénéficient de liaisons à plus de 30 Mbit/s. Parmi ceux-là, 271.000 sont connectés en fibre optique à domicile. Le FTTH poursuit sa lente progression. Si elle s’élève à près de 59% sur un an, seules 25.000 lignes optiques ont été activées depuis le deuxième trimestre. Encore moins que les 29.000 comptabilisées entre les 1er et 2e trimestres 2012.

Notons enfin l’indéfectible succès du SMS qui progresse toujours : +7,6% avec 54,9 milliards de textos envoyés sur le trimestre.


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