Comment les start-up s’adaptent à la contraction des levées de fonds

Le ralentissement des levées de fonds en fin d’année 2022 a persisté au premier semestre 2023. Les start-up françaises font face.

Selon des données tierces et propriétaires agrégées par Newfund, au premier semestre 2023, le montant cumulé des fonds levés par des start-up françaises a atteint 2,9 milliards d’euros. Un montant en baisse de 57% par rapport au niveau atteint à la même période l’an dernier.

Aussi, sur le seul deuxième trimestre 2023, le recul a été moins marqué (-34,8% tout de même en glissement annuel, à 1,52 milliard d’euros levés), selon le fonds d’investissement d’amorçage basé à Paris et à Redwood City (Californie).

Le repli s’explique notamment par la raréfaction des « méga-levées » de plus de 100 millions d’euros, à de rares exceptions près. Mistral AI qui, un mois après sa création, a levé 105 millions d’euros pour développer son projet d’intelligence artificielle générative, en fait partie.

A l’échelle mondiale, de janvier à juin 2023, les levées de fonds ont reculé de 51% en valeur.

Les start-up se financent ou périclitent

Les jeunes pousses du numérique et des technologies de l’information ont d’autres moyens de se financer. Les investisseurs déjà présents au capital d’une start-up, par exemple, peuvent remettre au pot, sans pour autant communiquer publiquement sur le sujet.

Toutefois, dans un contexte économique et géopolitique incertain, les fonds d’investissement ont tendance à prioriser la rentabilité au détriment de la croissance de leurs participations dans de jeunes sociétés et projets en devenir.

Pour s’adapter, les start-up peuvent réduire leurs effectifs, préserver leur trésorerie ou encore se faire racheter. Il s’agit de développer le projet et les équipes au sein du repreneur ou, simplement, de sauver les meubles… Justement, le nombre d’acquisitions a augmenté au premier semestre 2023. En revanche, le montant médian par transaction a baissé à 10 millions d’euros, contre 40 millions d’euros un an auparavant.

Or, selon une autre analyse (France Digitale), les start-up qui lèvent des fonds auprès de sociétés de capital-risque créent 2,5 fois plus d’emplois que les entreprises autofinancées.

L’heure est à la consolidation.

Certaines jeunes pousses disparaissent, d’autres obtiennent des financements sur des valorisations moins élevées que ce qui était escompté.

Malgré tout, le marché veut croire à une embellie au deuxième semestre 2023.

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