Suites bureautiques souveraines : les trois lauréats de l’appel à projets

AAP suites bureautiques cloud souveraines

Trois projets sont lauréats de l’appel à projets sur les suites bureautiques cloud souveraines. Qui en sont les porteurs ?

« Peut-on développer un SaaS bureautique ‘souverain’ avec 8 M€ ? » Ainsi avions-nous réagi, en juin dernier, à une communication de Netframe. En marge du salon VivaTech, l’entreprise avait fait part d’une candidature déposée quelques semaines en amont, dans le cadre d’un appel à projets opéré par Bpifrance.

Cet AAP visait à « accélérer le passage à l’échelle de l’offre française en matière de suites bureautiques cloud ». Netframe n’avait pas postulé seul. Il s’était allié à Dassault Systèmes, pour le parrainage industriel et l’hébergement à travers Outscale. Docaposte était dans la boucle en tant que « partenaire technologique ». Nexedi aussi, « pour la reconnaissance au sein des écosystèmes open source ».

Le groupement ne fait pas partie des trois lauréats que le Gouvernement vient d’annoncer. Les trois projets sélectionnés ont pour chefs de file respectifs Interstis, Jamespot et Wimi.

Interstis, à la tête du projet IS Suites

Basé à Paris, Interstis édite la plate-forme collaborative du même nom. Ses principales briques : coédition, visio, chat, gestion de projets et de tâches, sondages, agenda, annuaire et GED. Unilever et le département de Saône-et-Loire font partie des clients qu’il revendique.

BlueMind est aussi du projet IS Suites Blue Mind. Cette entreprise basée en région toulousaine édite une messagerie électronique à laquelle elle a greffé diverses briques (agenda, visio, drive, tâches, VoIP, chat, contacts). Thales, Airbus Defence & Space et l’Institut Pasteur font partie des utilisateurs.

SCILLE est également dans la boucle. Cette entreprise basée en région bordelaise développe des progiciels sur mesure. Elle est surtout à l’origine de Parsec, une solution de sécurisation des échanges d’informations (découpage et chiffrement des fichiers, historisation des versions et des accès…).

Belledonne Communication et Tranquil IT Systems sont aussi parties prenantes d’IS Suites. Le premier, basé en région grenobloise, est spécialiste de la voix et de la vidéo sur IP. Il est notamment à l’origine de Linphone (visiophone SIP open source) et de Flexsip (serveur proxy SIP). Au second, basé en région nantaise, on doit notamment WAPT, un outil de gestion des déploiements et de mises à jour de logiciels.

IS Suites, c’est aussi Outscale pour l’hébergement « souverain ». Et XWiki, qui va apporter sa plate-forme collaborative concurrente, entre autres, de Confluence.

Jamespot, à la tête du projet CollabNext

Outscale et XWiki sont aussi associés au projet CollabNext. Le chef de file est francilien. C’est Jamespot, avec sa plate-forme collaborative segmentée en quatre grand modules (RSE, intranet, digital workplace, bureaux virtuels/métavers). Renault, BNP Paribas Real Estate et l’École de conduite française en sont utilisateurs.

Autre éditeur francilien dans la boucle : Wallix, avec ses solutions de sécurisation des accès. Pour la partie serveur mail, CollabNext va se reposer sur l’entreprise lyonnaise Alinto.

Datakeen apportera quand à lui une « touche IA ». Également basée en région parisienne, l’entreprise propose des services de traitement du langage (reconnaissance de documents, rédaction de textes…) et des images (identification d’objets, suivi de personnes…). Elle y associe des outils de nettoyage et d’anonymisation de données. Air Liquide, Veolia et Enedis font partie de ses clients.

Le cercle CollabNext inclut aussi le nantais Clever Cloud et son hébergement PaaS qu’ont choisi AXA, la MAIF et Solocal. L’ENS Paris-Saclay est également de la partie, tout comme Glowbl. Cette entreprise lyonnaise a séduit, entre autres, Capgemini et l’INSA avec ses environnements collaboratifs auxquels on peut greffer des briques « à la carte » (visio, chat, tableau blanc, bibliothèque de documents, etc.).

Wimi également chef de file

Autre lauréat : le projet que Wimi emmène, avec sa suite collaborative adoptée par l’Assemblée nationale, EDF ou encore Vinci. Associant réseau social, coédition, chat, visio, drive, agenda et sondages, elle ne comprend pas encore de brique mail. Scaleway héberge la version SaaS.

XWiki est aussi partie prenante de ce projet… comme Linagora. Sur le volet sécurité, il y a WaToo et Seald. Le premier, basé en région brestoise, est à l’origine d’une technologie de marquage de données destinée à repérer les fuites d’informations. Il est déjà partenaire de Wimi en dehors de ce projet. Même remarque pour Seald, basé quant à lui en région parisienne, et qui propose un SDK de chiffrement de bout en bout.

Ces trois projets réunissent un total de 18 partenaires. Il est prévu de mobiliser, pour eux, 23 millions d’euros d’aides… soit une moyenne d’environ 8 M€ par projet. C’était l’assiette de dépenses minimale que l’État avait posée dans le cadre de l’AAP.

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