1998-2023 : le retour en Bourse d’Arm se précise

Arm IPO 2023

Vingt-cinq ans après sa première IPO, Arm prépare une nouvelle cotation, à New York. Dans quel contexte ?

Préparer « l’IPO de l’année », combien ça coûte ? Dans le cas d’Arm, au moins 42 millions de dollars. Telle est, en tout cas, la somme que l’entreprise britannique affirme y avoir consacrée sur son dernier exercice fiscal.

L’indicateur figure dans un document préliminaire communiqué cette semaine au gendarme de la Bourse américaine. Avec lui, Arm amorce la « dernière ligne droite », destination le Nasdaq. Sans cotation parallèle à Londres, contrairement à ce qu’il avait choisi en 1998.

Pour l’heure, on ignore autant le prix par action que la part de capital ouverte aux investisseurs (il serait question de 10 %). Un certain consensus se dégage  sur une valorisation d’entreprise avoisinant 60 à 70 milliards de dollars. Estimation qui apparaît cohérente au regard d’une manœuvre qu’a récemment bouclée la maison mère SoftBank. Le conglomérat japonais a en l’occurrence racheté, pour 16 Md$, les 25 % d’Arm que son Vision Fund détenait encore.

SoftBank avait mis la main sur Arm en 2016, pour environ 32 Md$. En délicatesse sur d’autres de ses activités, il avait rapidement entrepris de s’en séparer. NVIDIA s’était porté acquéreur. Les discussions avaient officiellement démarré en septembre 2020. Mais le deal n’avait pas abouti, de nombreuses barrières s’étant dressées, des USA à la Chine.

La question Arm China, les doutes sur Qualcomm

La Chine, justement, génère une part non négligeable du business d’Arm : environ un quart du chiffre d’affaires. Mais la situation sur place est pour le moins incertaine.

Arm China est effectivement contrôlé, depuis 2018, par un groupe public-privé d’investisseurs locaux (SoftBank n’y a qu’une participation indirecte et minoritaire). L’entité, qui a une exclusivité sur la distribution de la propriété intellectuelle d’Arm dans le pays, ne cache plus son désir d’indépendance. Et jusqu’alors, les décisions de justice – en première instance – ont tourné en sa faveur.

Hors Arm China, les quatre plus gros clients ont engendré un tiers des revenus sur le dernier exercice fiscal (FY23). Parmi eux, il y a Qualcomm (11 % du CA)… avec lequel l’avenir est également incertain. En cause : un litige pour violation de licences à la suite de l’acquisition de Nuvia, avec qui Arm avait eu un accord technologique. Le procès est censé démarrer à l’horizon 2024.

Un résultat 2023 en léger recul : « la faute aux smartphones »

Arm estime qu’il détenait, à fin 2022, les parts de marché suivantes en valeur sur la partie processseurs :

  • Cloud : 10,1 %
  • Équipements réseau : 25,5 %
  • Électronique grand public : 32,3 %
  • Automobile : 40,8 %
  • IoT/embarqué : 64,5 %

Au 30 juin 2023, Arm disposait d’environ 1,25 Md$ de liquidités. Près de la moitié (46 %) de ses redevances perçues sur FY23 sont issues de produits mis sur le marché avant 2013. Le segment des smartphones et des produits électroniques grand public est majoritaire sur ce poste de revenus.

  FY2023 2022 2021
Chiffre d’affaires 2,679 Md$ 2,703 Md$ 2,027 Md$
Taux de marge brute 96 % 95 % 93 %
Taux de marge d’exploitation 25 % 23 % 12 %
Résultat net  524 M$ 549 388
       
Dépenses R&D en % du CA 42 % 37 % 40 %
Clients sous licence 221 199 133
Volume mondial de puces Arm livrées 30,583 Md 29,19 Md 25,28 Md
Effectif en ETP 5963 6329 6367
Valeur moyenne annualisée des contrats 1,03 Md$ 1,03 Md$ 915 M$

 

Arm dispose, entre autres participations, de 6,8 % au capital d’Ampere, pour une valeur d’environ 400 M$.

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