Cohesity absorbe le cœur d’activité de Veritas

Cohesity Veritas

Cohesity compte s’offrir le cœur de business de son concurrent Veritas. Sur quelle trajectoire se trouvent les deux fournisseurs ?

Veritas, sur la voie d’un démantèlement ? L’entreprise préfère parler de « prise d’indépendance » pour les activités qu’il devrait lui rester après l’acquisition de son cœur de business par Cohesity.

Ce dernier entend avoir bouclé l’opération fin 2024. Il ne précise pas le montant engagé ; seulement la valorisation du nouvel ensemble : 7 Md$. Dans la pratique, il aurait levé un milliard en fonds propres et deux milliards de dette. Notamment auprès de Madrona et Haveli Investments (fonds américains), qui deviendront ainsi actionnaires. Ainsi que de Premji Invest, qui accroîtra en conséquence sa participation.

Carlyle Group sera aussi de la partie. Il est l’actuel propriétaire de Veritas, acquis en 2015 pour environ 8 Md$ auprès de Symantec. Lequel s’en était lui-même emparé en 2004… pour 13,5 Md$ (Oracle venait alors de s’offrir PeopleSoft pour moins cher ; en l’occurrence 10,5 Md$).

L’entité combinée pèse 1,6 Md$ de chiffre d’affaires (pro forma pour l’exercice conclu en juillet 2023). Les actifs restants de Veritas (InfoScale, Data Compliance et Backup Exec) formeront une société appelée pour l’heure DataCo.

Cisco et HPE, soutiens financiers de Cohesity

En 2023, Cohesity a notamment lancé une offre Turing destinée à « sécuriser l’intégration de l’IA à vos données ». Il l’a d’abord intégrée sur Google Cloud, puis sur AWS. Des passerelles se sont aussi montées avec IBM (sur l’offre Storage Defender), Microsoft (connexion de DataProtect avec Sentinel et Purview), Snowflake (intégration de SmartFiles sur le Data Cloud) et Red Hat (utilisation de RHEL comme OS pour Cohesity Data Cloud).

Au cours de cette même année, Cohesity a également étendu ses partenariats avec Cisco et HPE. L’un et l’autre étaient entrés à son capital en 2018, dans le cadre d’un tour de table de 250 M$ qu’avait emmené SoftBank. Un autre tour du même montant était intervenu en 2020, pour une valorisation annoncée à 2,5 Md$.

Veritas avait d’abord appartenu à Symantec

Cohesity avait émergé en 2013, sous l’impulsion de l’ancien CTO de Nutanix et à l’appui d’une première levée de fonds de 20 M$. Un autre financement avait suivi en 2015. Le président de NetApp avait rejoint le board. L’entreprise se positionnait alors sur « l’hyperconvergence pour le stockage secondaire ».

Fondé en 1995, Veritas faisait encore partie, l’an dernier, des « leaders » du marché des solutions de sauvegarde et de restauration tel que dépeint par Gartner. Il y a toutefois progressivement perdu du terrain sur Cohesity, qui l’a dépassé en 2022.

Au dernier pointage, Gartner notait, chez Cohesity :

+ La simplicité d’usage de la console Helios
+ Les partenariats avec les fournisseurs de solutions de sécurité sous la bannière Dta Security Alliance
+ La flexibilité de déploiement de l’offre BaaS et du « coffre-fort » FortKnox
– Les limites de l’offre BaaS face aux solutions on-prem
– La dépendance à deux partenaires induite par la solution DataHawk

À propos de Veritas :

+ La couverture géographique
+ L’exhaustivité du portefeuille et des options de déploiement
+ L’architecture en conteneurs des offres Alta et BetBackup
– La couverture limitée des applications cloud avec le BaaS Alta
– Un BaaS manquant de références, comme la console SaaS Alta View

Illustration © Cohesity