Le choix de l’opérateur fibre pour faire décoller l’adoption du très haut débit ?

Le très haut débit, en particulier la fibre optique, reste le parent pauvre du réseau numérique en France avec 600 000 abonnements contre plus de 20 millions pour l’ADSL. Mais l’arrivée d’offres multiples chez les particuliers semble accélérer l’adoption du très haut débit.

Le nombre de souscriptions aux forfaits haut et très haut débit continue de croître en France. Il s’élève, au troisième trimestre 2011, à 22,4 millions d’abonnements, selon les chiffres de l’Observatoire de l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes). Soit 1,5 million de nouveaux arrivants (+7  %) en un an.

Un marché essentiellement alimenté par le haut débit : offre câble et ADSL concernent 21,8 millions d’abonnements (dont 20,7 pour l’ADSL) pour 600 000 abonnements très haut débit. Ce dernier se divise en accès FTTH (fibre à domicile) pour 175 000 forfaits, et FTTB (fibre en pied d’immeuble terminé en câble coaxial opéré par Numericable) pour 425 000 prises. Le déploiement du très haut débit avance lentement. En un an, le FTTx n’a séduit que 180 000 foyers. Dont 45 000 par rapport au trimestre précédent. Rappelons qu’environ 6 millions de foyers sont équipés pour recevoir l’Internet à plus de 30 Mbit/s. Seuls 10  % des concernés ont donc choisi de franchir le pas. Une misère…

Le déploiement de la fibre s’accélère

Pourtant, le déploiement de la fibre s’accélère. Une quarantaine d’agglomérations sont aujourd’hui concernées. Le linéaire de génie civil loué à France Télécom pour faire passer la fibre a augmenté de 160  % sur l’année (5 240 km au 30 septembre) et le nombre de logements éligibles FTTH s’élève à 1,755 million (dont 405 000 bénéficie d’au moins deux offres opérateurs). « Au sein de ce parc, relève l’Arcep, 13 000 abonnements ont été souscrits auprès d’un opérateur autre que l’opérateur d’immeuble. » Soit une hausse annuelle de 620  % bien supérieure au rythme de développement du déploiement mutualisé (210  %) et, encore plus, des offres optiques uniques (40  %).

Un constat qui peut laisser penser que l’adoption du très haut débit était freinée par le manque de choix de l’opérateur. Maintenant que les offres mutualisées se multiplient, notamment avec les accords de partenariat entre Orange et SFR et Orange et Free, il sera intéressant de vérifier, ou non, cette hypothèse dans les mois qui viennent.

L’ADSL serein

L’ADSL a néanmoins encore de beaux jours devant lui. Sur les plus de 11,3 millions de lignes connectées, 8,5 millions sont totalement dégroupées (l’abonné s’affranchit totalement de France Télécom) pour des résidents et entreprises. Une tendance en hausse annuelle de 255 000 nouveaux abonnements alors que le dégroupage partiel (l’abonné conserve son abonnement auprès de l’opérateur historique) perd 40 000 clients pour se fixer à moins de 1,1 millions d’accès. Au total, près de 9,8 millions de lignes sont, totalement ou partiellement, opérées par les Bouygues Telecom, SFR, Free et compagnie.

Soit 215 000 nouvelles lignes qui reflètent la politique de dégroupage poursuivie par les opérateurs alternatifs. Lesquels ont installés quelques 5 910 NRA (point de dégroupage sur le réseau téléphonique) qui permettent aujourd’hui à 84,9  % de lignes d’être dégroupées en France. Paradoxalement, les près de 9 000 NRA non dégroupées opèrent à peine 15  % des lignes non dégroupées…