Qualcomm invité à se séparer de ses processeurs Snapdragon

Le fonds d’investissement Jana Partners demande à Qualcomm de se séparer de l’activité processeurs au profit de la partie propriété intellectuelle plus rentable.

Qualcomm va-t-il devoir se séparer de sa division dédiée à la fabrication des processeurs ? C’est en tout cas l’une des options proposées par le fond d’investissement Jana Partners LLC pour inverser la tendance à la baisse du titre en Bourse du premier producteur de processeurs pour smartphones, révèle le Wall Street Journal.

Si la vente des Snapdragon constitue le fleuron de Qualcomm, son activité la plus rentable provient des royalties que tire le groupe de San Diego sur ses brevets mobiles, particulièrement ceux liés à la 3G. Un domaine qui génère environ les deux-tiers du chiffre d’affaires de l’entreprise créée en 1985.

Les Snapdragon attaqués de toutes parts

Par ailleurs, si Qualcomm garde la tête sur le marché des chipsets pour smartphones, il se voit tailler des croupières de la part d’entreprises asiatiques comme l’étoile montante Mediatek dans l’embarqué, notamment les systèmes audiovisuels de loisirs ou les montres connectées. De plus, les principaux constructeurs de smartphones s’appuient toujours plus sur leurs solutions maison. C’est le cas de Samsung qui, avec ses puces Exynos, a décidé de se passer des services de Qualcomm pour ses Galaxy S6 et S6 Edge. Citons également Huawei qui développe ses propres SoC via sa filiale HiSilicon. Enfin, même si son influence ne présente pas un danger pour l’heure pour la plate-forme ARM, Intel a bien l’intention de s’imposer dans l’industrie du mobile avec son architecture x86.

Une tendance qui ne joue pas en faveur de l’entreprise dirigée par Steven Mollenkopf depuis un an. Malgré un chiffre d’affaires annuel en hausse années après années (26,5 milliards de dollars en 2014 et 7,1 milliard au premier trimestre 2015 en hausse de 7%), le titre de la firme créé en 1985 ne cesse de reculer ces derniers mois (-11% sur un an).

Une stratégie évoquée en 2000 déjà…

D’où la demande de Jana Partners de séparer les activités. Selon l’analyste Arete Research Services, cité par le WSJ, la branche composants électroniques pourrait alors générer 74 milliards de dollars alors qu’elle évalue la rentabilité des brevets à 87 milliards pour un coût de fonctionnement moindre. Avec 2 milliards des 117 milliards de dollars de capitalisation de Qualcomm, Jana s’inscrit comme l’un des plus gros actionnaires de l’entreprise dédiée aux solutions de communication. Un argument de poids pour être écouté. L’investisseur sera-t-il entendu ?

Qualcomm n’est pas le seul groupe du secteur à subir la pression des gros actionnaires. EMC, par exemple, est en discussions depuis bientôt un an avec Eliott Management sur l’avenir de la filiale VMware au capital du spécialiste du stockage. Aux dernières nouvelles, les deux entités avaient signé une trêve… temporaire.

Séparer l’activité composants de la propriété intellectuelle avait déjà été envisagé par Qualcomm en 2000. Une stratégie abandonnée dès l’année suivante.


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